Israa al-Ghomgham

Israa al-Ghomgham (إسراء الغمغام ; aussi : Israa al-Ghamgam) est une défenseure saoudienne des droits de l’homme. Elle est notamment connue pour avoir documenté les émeutes de Qatif de 2017 et 2018.

En septembre 2018, elle a risqué la peine de mort, éventuellement par décapitation, en devenant la première femme défenseur des droits humains des femmes en Arabie saoudite, après ce qui était prévu comme une audience finale devant se tenir le 28 octobre 2018. Le 6 août 2018, le procureur saoudien impliqué dans l’affaire al-Ghomgham a recommandé qu’elle et son mari soient condamnés à mort. Des militants saoudiens ont déclaré que Mme al-Ghomgham était la première femme à être condamnée à la peine capitale pour avoir fait campagne en faveur des droits de l’homme en Arabie saoudite. Le 31 janvier 2019, les autorités saoudiennes ont retiré la demande du procureur de condamner Mme al-Ghomgham à la peine de mort. Mme al-Ghomgham a fait l’objet d’un procès inéquitable et a été condamnée en février 2021 à une peine de huit ans d’emprisonnement, a rapporté le Centre du Golfe pour les droits de l’homme (Gulf Center for Human Rights, GCHR).

Trajectoire

Elle est connue pour sa documentation sur les manifestations de la province orientale qui ont commencé en 2011-2012 pendant le printemps arabe et se sont poursuivies en 2017-18. Al-Ghomgham et son mari Moussa al-Hashem ont été arrêtés à leur domicile vers le 6-8 décembre 2015, et détenus depuis lors dans la prison de Dammam al-Mabahit. Les charges retenues contre le couple concernent les troubles de 2017-18 à Qatif, dans la province orientale. Selon Human Rights Watch, les charges comprennent la participation à des manifestations, l’incitation à des manifestations, le chant de slogans anti-régime tentant d’enflammer l’opinion publique, le tournage de manifestations, la publication sur les médias sociaux, l’utilisation de la photo d’une autre femme sur leur page Facebook, et l’apport d’un soutien moral aux émeutiers. Human Rights Watch a décrit les accusations comme « ne ressemblant pas à des crimes reconnaissables ».

Le 6 août 2018, al-Ghomgham a comparu devant le tribunal pénal spécialisé et le procureur a recommandé une condamnation à mort, conformément au principe de ta’zir du droit islamique qui permet à un juge de déterminer à la fois la peine pour un crime et ce qui constitue un crime. M. Al-Ghomgham n’a pas eu accès à un avocat pendant les 32 premiers mois de sa détention. La dernière audience au cours de laquelle la peine de mort aurait dû être confirmée ou infirmée était prévue pour le 28 octobre 2018. Si elle avait été confirmée, la peine de mort aurait dû être confirmée ou rejetée par le roi Salman. La décapitation aurait eu lieu après la confirmation de la peine par Salman.
Shia Rights Watch a sollicité le soutien de la communauté internationale pour empêcher la condamnation à mort, arguant qu’elle créerait un précédent pour l’exécution d’autres femmes saoudiennes militant pour les droits des minorités religieuses. Sarah Whitson, de Human Rights Watch, a déclaré que « demander la peine de mort pour des activistes comme Israa al-Ghomgham, qui ne sont même pas accusées de comportement violent, est monstrueux » et en contradiction avec les réformes annoncées par le gouvernement saoudien. Ali Adubisi, de l’Organisation européenne saoudienne pour les droits de l’homme, a qualifié cette condamnation de « dangereux précédent » pour l’exécution d’autres militants politiques non violents. Samah Hadid, directrice des campagnes d’Amnesty International au Moyen-Orient, a convenu que cette condamnation constituait un dangereux précédent qui « envoie un message terrifiant selon lequel d’autres militants pourraient être pris pour cible de la même manière pour leurs protestations pacifiques et leur action en faveur des droits de l’homme ».

Un porte-parole d’Affaires mondiales Canada a déclaré, à propos de la situation d’al-Ghomgham, que « le Canada défendra toujours la protection des droits de l’homme, y compris les droits des femmes et la liberté d’expression dans le monde entier », sans appeler à la « libération immédiate » d’al-Ghomgham. Le gouvernement saoudien a déclaré que l’appel lancé par le Canada au début du mois d’août 2018 en faveur de la « libération immédiate » des militantes était à l’origine d’une crise diplomatique et commerciale entre les deux pays.

Une vidéo de l’exécution de Laila Basim en 2015, censée être celle de l’exécution d’al-Ghomgham, a circulé sur les médias sociaux en août 2018.
Le 31 janvier 2019, les autorités saoudiennes ont retiré la demande de peine de mort formulée par le procureur à l’encontre de Mme al-Ghomgham. Elle a été condamnée à huit ans de prison en février 2021. Le Centre du Golfe pour les droits de l’homme (GCHR) a qualifié le procès de « simulacre de procès qui ne respecte pas les normes internationales minimales en matière de procès équitable et de procédure régulière » et a demandé la libération immédiate et inconditionnelle d’al-Ghomgham.

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