Aniridie

L’aniridie est une maladie oculaire rare et bilatérale. Bien que l’aniridie signifie absence d’iris, il peut y avoir un iris rudimentaire. En d’autres termes, il existe une hypoplasie (sous-développement) totale ou partielle de l’iris, accompagnée d’une hypoplasie de la fovéa ou du nerf optique, ce qui entraîne un nystagmus sensoriel congénital.

L’acuité visuelle est de 20 % ou moins. La cataracte, le glaucome et l’opacification de la cornée dus à l’insuffisance limbique peuvent survenir plus tard dans l’enfance et aggraver la vision.

D’autres troubles systémiques plus rares tels que l’insuffisance rénale (tumeur de Wilms) ou le retard mental peuvent survenir. Il s’agit d’une maladie congénitale et héréditaire principalement causée par la délétion du gène PAX 6 sur le chromosome 11-p13, qui entraîne une absence de développement du globe oculaire.

Généralités

L’aniridie est un mot d’origine grecque qui signifie « sans iris ». Cette maladie est un trouble global du développement de l’œil pendant la grossesse qui entraîne une absence partielle ou totale d’iris. Il s’agit d’une pathologie bilatérale, bien que l’absence de développement de la structure oculaire ne soit pas symétrique dans les deux yeux.

La maladie a été décrite par Barratta en 1818, qui l’a nommée iridémie, en référence à son signe le plus apparent, l’absence d’iris. Entre les années 1980 et 1990, une grande confusion régnait quant au gène à l’origine de l’aniridie. Bien qu’au départ, certaines analyses telles que la cartographie aient estimé que le gène pouvait être situé sur le chromosome 2 ou 11, après une nouvelle analyse des patients aniridiques, il a été localisé sur le chromosome 11.
L’aniridie est rare et touche 1 personne sur 100 000. Son origine est variable et elle peut être héritée selon un modèle autosomique dominant ou se manifester de manière sporadique.

Le gène responsable est le PAX6, situé sur le bras court du chromosome 11 (11p13), qui est responsable du développement correct du globe oculaire. Les personnes aniridiques présentent une basse vision et une photophobie.

Classification

Selon l’origine :

Causes

Les patients atteints d’aniridie ont un gène PAX6 altéré. Sa localisation exacte se trouve sur la bande p13 du chromosome 11. Les patients atteints de l’anomalie de Peter présentent également des altérations de ce gène, qui a une structure inhabituelle : deux domaines de liaison à l’ADN, un domaine apparié et un homéodomaine. Tous deux sont séparés par une région de liaison. Il contient une région d’activation de la protéine transcriptase PAX6.

Les fonctions régulées par ce gène sont les suivantes :

Les processus dans lesquels il intervient sont variés. Il s’agit notamment des processus suivants :



Les mutations que l’on peut trouver sont diverses. Les mutations intragéniques, qui consistent en des translocations équilibrées entre différents chromosomes, dont les chromosomes 4, 5, 22 et 11. Ce type de mutation se traduit par des protéines tronquées, avec des défauts de maturation ou des protéines plus courtes.
On peut également trouver des délétions, c’est-à-dire une perte de matériel génétique. Ce type de mutation est à l’origine du syndrome dit WAGR (délétion chromosomique 11p12-14), car elle affecte le gène WT1, responsable de la tumeur de Wilms, qui est très proche du gène PAX6. Dans les délétions, on trouve des délétions ponctuelles.

La structure du gène est très bien conservée, on observe une homologie entre l’homme et la souris. Chez les rongeurs, les mutations du gène PAX6 produisent un phénotype de souris aux petits yeux, la souris Sey (Small eye), et chez la drosophile, elles entraînent l’absence d’un œil.

Chez les vertébrés, on trouve deux isoformes de la protéine dérivée de PAX6, dont la différence réside dans la présence du 5e exon (e5a), qui code pour 14 animoacides supplémentaires. Cet exon est essentiel pour la formation de l’iris, ce qui pourrait suggérer que cette évolution de l’isoforme avec celle-ci a contribué aux caractéristiques de l’œil évolué des vertébrés.

Diagnostic

Le premier diagnostic est visuel, le nouveau-né fermant les yeux en présence de lumière (photophobie). C’est le signe principal chez les personnes atteintes de cette maladie.



L’ophtalmologiste doit vérifier et déterminer la gravité et les éventuelles altérations associées. Une fois le diagnostic posé, le patient doit se soumettre à des contrôles ophtalmologiques annuels et les enfants jusqu’à l’âge de huit ans (si une prédisposition à la tumeur de Wilms n’a pas été exclue par une étude génétique) doivent subir des contrôles néphrologiques au moyen d’échographies rénales tous les deux/trois mois.
Plusieurs tests sont nécessaires pour établir un diagnostic correct :

Traitement

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement qui englobe tous les symptômes de l’aniridie, de sorte que chaque symptôme doit être traité individuellement.

Dans un premier temps, et dans le cas des nouveau-nés, une stimulation et des soins précoces sont prescrits. Par la suite, des aides optométriques (lunettes) sont indiquées pour améliorer la qualité de la vision. Il existe également des traitements pharmacologiques pour les kératinopathies (sécheresse oculaire) et le glaucome. Dans le cas de la sécheresse oculaire, des sérums enrichis en facteurs de croissance épithéliale (substance P) et de différenciation des cellules cornéennes peuvent être administrés, ainsi que des larmes artificielles sans conservateur à la demande. Pour le glaucome, des médicaments qui abaissent la pression intraoculaire.

Certains malades ont recours à la chirurgie. Il existe différentes interventions en fonction du symptôme :
Dans les cas les plus graves, où la surface oculaire est endommagée, on a recours à la transplantation de cornée et de membrane amniotique (AMT). Cette dernière présente des avantages cliniques et améliore la matrice extracellulaire des cellules limbiques. Comme il s’agit d’une maladie bilatérale, l’autotransplantation n’est pas possible, il faut donc faire appel à des parents compatibles HLA ou à des donneurs cadavériques. Les greffons provenant de parents réduisent le risque de rejet, mais ils sont plus petits. En revanche, les greffons provenant de cadavres sont plus grands, mais le risque de rejet est plus élevé. En cas de rejet, des aides optométriques doivent être utilisées : télescope, microscope, loupe et télé-loupe.

Les interventions chirurgicales chez les patients atteints d’aniridie doivent être la dernière option, et une amélioration ultérieure doit toujours être envisagée. Les solutions à visée esthétique, comme l’implantation d’un iris artificiel, n’ont généralement pas de résultats positifs. Un œil atteint d’aniridie est très complexe et, normalement, il est très délicat de risquer une acuité visuelle très altérée en échange d’une promesse d’amélioration sans réelles garanties.



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