Anne-Marie Staub

Anne-Marie Staub (Pont-Audemer, France, 13 novembre 1914 – Saint-Germain-en-Laye, France, 30 décembre 2012) est une biochimiste française qui a passé la majeure partie de sa carrière à l’Institut Pasteur. Ses recherches ont porté sur les antihistaminiques, la sérologie et l’immunologie, notamment pour ses études immunochimiques sur les salmonelles.

Biographie

Anne-Marie Staub est née le 13 novembre 1914 à Pont-Audemer, en France, dans une famille pasteurienne : Louis Pasteur a été témoin au mariage de son grand-père et son père André Staub était chercheur à l’Institut Pasteur. Enfant, elle apprend à lire et à écrire avec sa mère avant de compléter sa scolarité à l’Ecole Normale Catholique, où elle passe son baccalauréat.

Elle obtient ses licences de mathématiques générales, de chimie et de physique générale, de physiologie et de biochimie à la Sorbonne. Il suit ensuite des cours de microbiologie à l’Institut Pasteur de 1935 à 1936, avant de rejoindre l’Institut pour y préparer sa thèse de doctorat.

Parcours professionnel

Staub prépare sa thèse de doctorat sous la direction de Daniel Bovet. Depuis 1933, Bovet, futur prix Nobel, recherchait l’action sympatholytique de certaines molécules synthétisées dans le laboratoire de chimie thérapeutique d’Ernest Fourneau. Anne-Marie Staub signe ses premiers travaux sur la découverte des propriétés antihistaminiques de certains de ces composés. Sa thèse de 1939 porte sur « quelques bases synthétiques antagonistes de l’histamine », mais les molécules en question, 929 F et 1271 Fn 1, trop toxiques, sont à la base de recherches ultérieures, et c’est en 1942 que sont mis au point les premiers antihistaminiques médicalement consommables.

En 1940, il commence à travailler sur un vaccin contre l’anthrax. De 1941 à 1946, il travaille sur les antigènes de B. anthracis et réussit à injecter à un mouton un vaccin contre la bactérie. Pendant cette période, il enseigne également le français, l’allemand et les premiers secours aux soldats de la Seconde Guerre mondiale. De 1947 à 1948, il reçoit un financement du Medical Research Council (MRC) et travaille à l’Institut Lister dans les laboratoires de Paul Fildes et Gareth Gladstone.
En collaboration avec Otto Lüderitz et Otto Wespthal, chercheurs à l’Institut Max Planck, il a participé à des recherches sur les antigènes de Salmonella de 1955 à 1975. Elle a travaillé sur la caractérisation des déterminants épitopes des chaînes de polysaccharides reconnus par les anticorps. Elle a décrit de nouveaux sucres. Elle a également contribué à la classification sérologique des Salmonella. Enfin, avec le microbiologiste Léon Le Minor, elle étudie la conversion lysogénique des salmonelles par les bactériophages et ses effets sur les déterminants des polysaccharides.

En 1953, elle est promue directrice de laboratoire au département des vaccins de l’Institut Pasteur et en 1967, directrice de l’unité des antigènes bactériens ; elle codirige également le cours d’immunologie de 1960 à 1974 et devient professeur en 1970.

Tout au long de sa carrière, elle a publié de nombreux articles sur ses recherches, souvent en collaboration avec les chimistes Daniel Bovet et Otto Westphal.

Anne-Marie Staub prend sa retraite en 1977 et rejoint un mouvement chrétien appelé Vie Montante. Elle passe le plus clair de son temps à lire pour les aveugles et à rendre visite aux patients dans les hôpitaux. Anne-Marie Staub est décédée le 30 décembre 2012 à Saint-Germain-en-Laye, en France.

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