La Constitution de l’an III est le texte établi par le Directoire pendant la Révolution française. Adoptée par référendum le 5 fructidor de l’an III (22 août 1795), elle a pour préambule la Déclaration des droits et devoirs de l’homme et du citoyen de 1795. Son adoption a été suivie par celle d’un nouveau code pénal, le Code des délits et des peines.
C’est une constitution conservatrice, fondée sur la souveraineté nationale, la séparation des pouvoirs et le suffrage censitaire, élaborée par la Convention nationale en 1795.
Rédaction
Après la suppression du gouvernement révolutionnaire suite à la chute de Maximilien Robespierre le 9 thermidor de l’an III (27 juillet 1794), les thermidoriens refusent d’appliquer la Constitution de l’an I (juin 1793) et rédigent la Constitution pro-armée de 1795. Une commission de onze membres est chargée de rédiger la constitution.
Lors du débat sur le projet, Sieyès demande un contrôle constitutionnel des lois avec la création d’un jury constitutionnel. Il défend cette proposition en juillet 1795 et elle n’est pas retenue, mais elle sera par la suite à l’origine du Sénat sous le Consulat et l’Empire.
Le lendemain de la clôture des débats, le premier jour fructueux de l’an III (18 août 1795), le député Baudin des Ardennes présente un rapport « sur les moyens d’arrêter la révolution », dans lequel il préconise que les deux tiers des sièges du Conseil des Anciens et du Conseil des Cinq-Cents soient réservés aux membres de la précédente Convention, soit 500 sur 750 élus. Pour justifier le « décret des deux tiers », il explique que « le rappel de l’Assemblée constituante nous a appris qu’une législature entièrement nouvelle pour mettre en place une constitution non éprouvée est un moyen infaillible de la renverser ». Le décret et la Constitution sont approuvés par vote le 5 fructidor de l’an III (22 août 1795) et soumis à référendum. Ils sont adoptés par le décret du 1er vendémiaire de l’an IV (23 septembre 1795) qui proclame l’acceptation par le peuple français de la Constitution qui lui a été présentée par la Convention nationale.
Les royalistes répondirent au décret des deux tiers par l’insurrection du 13 vendémiaire de l’an IV (5 octobre 1795). Les thermidoriens avaient préservé la République, mais avaient rétabli le suffrage à deux classes par crainte du suffrage universel.
Organisation des pouvoirs publics
Le pouvoir législatif est partagé entre deux chambres (bicaméral). Le Conseil des Cinq-Cents propose les lois et l’autre assemblée (le Conseil des Anciens), composée de 250 membres, les approuve ou les rejette. Les deux conseils étaient renouvelés par tiers tous les ans.
Le pouvoir exécutif n’était pas exercé par une seule personne, mais par cinq directeurs, d’où le nom de Directorio. Chaque année, l’un de ses membres est remplacé par un nouveau, selon un système de nomination complexe. Tout d’abord, le Conseil des Cinq-Cents désignait au scrutin secret dix candidats, qui étaient ensuite proposés au Conseil des Anciens, lequel choisissait à son tour l’un des dix pour être membre du Directoire. Souvent, le premier conseil propose à l’élection neuf candidats inconnus et un candidat connu. L’administrateur sortant ne pouvait être réélu qu’après cinq ans. Chaque directeur exerce la présidence pendant trois mois consécutifs : le président n’a pas de prépondérance personnelle ni de pouvoir particulier.
Chronologie des constitutions françaises
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