Barcelone est une sculpture située sur la place de Catalogne à Barcelone, créée en 1928 par Frédéric Marès. Elle fait partie d’un groupe de 28 sculptures qui décorent la place, créées dans le cadre des aménagements urbains réalisés pour l’Exposition internationale de Barcelone de 1929. Réalisée en bronze, la ferronnerie a été exécutée par le fils de la fonderie Esteban Barberí d’Olot.
Histoire et description
L’Exposition internationale s’est déroulée du 20 mai 1929 au 15 janvier 1930, et bien qu’elle ait eu lieu principalement à Montjuic, de nombreux quartiers de la ville ont été aménagés et remodelés pour l’occasion. L’une des actions les plus importantes s’est déroulée sur la Plaça de Catalunya, aujourd’hui l’un des centres névralgiques de la ville, mais qui était auparavant une esplanade située à la périphérie de la vieille ville et dont l’aménagement n’a commencé qu’en 1902. À l’occasion de l’Exposition, l’ensemble de la place a été réaménagé, avec un projet de Francesc Nebot, et a été inauguré par Alphonse XIII en 1927. Pour décorer la place, un concours public a été organisé en 1927, au cours duquel il a été décidé d’installer 28 sculptures d’artistes tels que Josep Llimona, Enric Casanovas, Josep Clarà, Pablo Gargallo, Vicente Navarro, Josep Dunyach, Eusebi Arnau, Josep Viladomat, Antoni Parera, Jaume Otero, Joan Borrell, Enric Monjo, Miquel et Llucià Oslé, Josep Tenas et Jaume Duran, ainsi que Frederic Marès, qui, outre l’œuvre de Barcelone, en a réalisé une autre intitulée Emporion et une fontaine intitulée Niños cabalgando peces (Enfants chevauchant des poissons), qui a été déplacée en 1961 sur la Gran Vía et la Rambla de Cataluña. Dans l’ensemble iconographique de la place, quatre œuvres ont été consacrées aux provinces catalanes : Barcelone par Marès, Tarragone par Jaume Otero, Lérida par Joan Borrell et Gérone par Antoni Parera.
La statue de Barcelone est la première statue du secteur nord-ouest de la place, face au Passeig de Gràcia. Elle repose sur un piédestal et constitue un ensemble sculptural composé d’une figure féminine nue assise sur un cheval, les bras levés, tenant une barque ; et, debout à côté du cheval, un homme à moitié nu portant un casque ailé et tenant une roue dentée à la main. Du casque ailé, on peut déduire que cette figure représente le dieu Hermès (Mercure chez les Romains), qui faisait entre autres allusion au commerce, tandis que la roue dentée symbolise l’industrie. La femme est une allégorie de la navigation, de sorte que l’œuvre dans son ensemble est un condensé de ces trois éléments, en tant que forces motrices fondamentales sur lesquelles l’économie de Barcelone s’est basée tout au long de son histoire. Le style de l’œuvre est classique, en accord avec le noucentisme de l’époque, un mouvement qui, à l’opposé du modernisme, prônait un retour à la culture classique gréco-latine, au monde méditerranéen.