La basilique de Saint Chrysogone est une église catholique dédiée à Saint Chrysogone, située dans le quartier du Trastevere à Rome et desservie par des prêtres de l’Ordre Trinitaire.
On sait que l’église remonte au IVe siècle, lorsqu’elle a été fondée à l’époque du pape Sylvestre Ier. L’édifice d’origine a été agrandi au XIIe siècle (le clocher date de cette époque) et a subi d’autres modifications importantes en 1626, à l’initiative du cardinal Scipione Caffarelli-Borghese, qui a chargé Giovanni Battista Soria d’effectuer les travaux. L’emblème du cardinal (un aigle et un dragon ailé) apparaît sur le plafond à caissons et le nom du mécène sur la façade de la basilique.
Aujourd’hui, les vestiges archéologiques médiévaux sont visibles grâce aux travaux archéologiques effectués à partir de 1907 par les Pères L. Manfredini et C. Piccolini.
A l’intérieur
L’intérieur de la basilique présente un aspect baroque, typique des transformations du XVIIe siècle, bien que de nombreux éléments appartiennent à la construction précédente, comme les vingt-deux grandes colonnes de granit de la nef principale (elles-mêmes provenant d’anciens édifices). Le pavement cosmatesque date de 1127 et le baldaquin est l’œuvre de Gian Lorenzo Bernini (1627 ou 1641).
Les mosaïques de l’abside datent de la fin du XIIIe siècle et sont attribuées à un artiste du cercle de Pietro Cavallini. Elles représentent la Vierge Marie et des scènes de la vie du saint titulaire.
Le plafond à caissons est de style baroque. Une copie du Gloria de saint Chrysogone de Guercino y est insérée (l’original a été vendu à un collectionneur anglais au XIXe siècle).
C’est dans cette église qu’a été enterrée la bienheureuse Anna Maria Taigi, qui a demandé à être revêtue de l’habit trinitaire et dont les reliques sont conservées dans la chapelle latérale gauche de la basilique.
D’autres œuvres d’art importantes sont le cénotaphe du cardinal Giovanni Jacopo Millo (réalisé par Carlo Marchionni et Pietro Bracci), les Trois Archanges de Giovanni da San Giovanni, la Crucifixion de Paolo Guidotti, la Trinité et les Anges de Giacinto Gimignani et l’Ange Gardien de Ludovico Gimignani.
Vestiges archéologiques
Les vestiges de l’église constantinienne sont accessibles depuis la sacristie. L’église d’origine a été construite pour abriter les reliques de Saint Chrysogone et a été érigée sur les vestiges de maisons romaines de la fin de la période républicaine. Elle comportait une nef unique avec une abside et des pastophores, salles auxiliaires typiques des églises orientales : celle de droite aurait pu être un diaconium (sorte de sacristie), tandis que celle de gauche aurait pu servir de prothèse. Cette disposition particulière (une seule nef au lieu de trois, la présence de différents bassins) suggère qu’un lieu à usage commercial a été utilisé comme lieu de culte, peut-être une fullonica pour la teinture des tissus (ce qui est possible étant donné le caractère commercial du quartier à l’époque).
Des fresques des VIIIe et VIe siècles ont été retrouvées, dont une représentation du pape Sylvestre capturant le dragon, de saint Pantaléon guérissant un aveugle, de saint Benoît soignant un lépreux et du salut de saint Placide.