La bataille de Brihuega a eu lieu le 8 décembre 1710 pendant la guerre de Succession d’Espagne. L’arrière-garde de l’armée alliée battant en retraite de Madrid, composée de troupes britanniques dirigées par Lord James Stanhope, fut attaquée et vaincue par l’armée franco-espagnole commandée par Louis Joseph de Bourbon, duc de Vendôme.
Stanhope se rend avec la quasi-totalité de ses hommes survivants et est fait prisonnier. Seul un petit détachement anglais parvient à atteindre Barcelone et, après la bataille de Villaviciosa, l’alliance formée autour de la maison de Habsbourg commence à s’effriter.
Prélude
Après les victoires d’Almenar (27 juillet) et de Saragosse (20 août), les alliés, partisans de l’archiduc Charles, conquièrent pour la deuxième fois Madrid : le 21 septembre, l’archiduc entre dans la ville.
Mais l’invasion de 1710 n’est qu’une répétition de celle de 1706. L’armée alliée, qui comptait initialement 23 000 hommes, compte environ 2 000 morts et blessés après les batailles d’Almenar et de Saragosse ; les maladies et les actions de guérilla réduisent encore leurs effectifs, de sorte que la force résultante, sans l’aide des Portugais, est totalement incapable d’occuper militairement les deux Castilles.
Les troupes espagnoles sont réorganisées sous le commandement de Luis José de Borbón, duc de Vendôme, envoyé par son grand-père sous les ordres de Philippe V d’Espagne ; elles sont rejointes par des soldats de la brigade irlandaise, ainsi que par plusieurs Français qui se sont enrôlés au service de l’Espagne.
La position des Alliés à Madrid, dont la quasi-totalité de la population civile a été évacuée à l’exception des secteurs les plus pauvres, est intenable. Le 9 novembre, ils abandonnent la ville et entament leur retraite vers la Catalogne. L’archiduc devance le reste de l’armée avec 2 000 cavaliers et arrive rapidement à Barcelone. Le reste de l’armée avance séparément en deux groupes en raison des difficultés de ravitaillement des forces sur le terrain si elles restent unies. Le général Starhemberg, à la tête d’un corps principal de quelque 12 000 hommes, avance à un jour de marche des troupes britanniques, soit 5 000 hommes sous les ordres de James Stanhope, 1er comte de Stanhope. Une telle répartition est une invitation au désastre face à un général aussi compétent que Vendôme.
La bataille
Dès qu’il apprend le début de la retraite, Vendôme part de Talavera avec le gros des forces sous son commandement, un peu plus de 20 000 hommes selon toutes les sources, et se lance à la poursuite de l’armée alliée en retraite avec une rapidité et une intensité surprenantes. Les troupes marchent jour et nuit, traversent la rivière Henares à la nage ou en barque et, en quelques jours, rattrapent la petite arrière-garde britannique dirigée par Stanhope. Stanhope, ignorant l’approche accélérée de l’armée franco-espagnole, avait décidé de s’arrêter à Brihuega pour permettre à ses troupes de se reposer, et y avait été logé pendant deux jours.
« Personne avec moi, dira plus tard le général anglais, n’imaginait qu’il y avait des troupes ennemies à plusieurs jours de marche de nous, et notre malheur a été causé par la diligence incroyable avec laquelle l’armée ennemie avançait. Pris presque par surprise, Stanhope a à peine le temps d’envoyer un messager au gros de son armée, qui se trouve à près d’une journée de marche de Brihuega, que Vendôme et ses hommes le rattrapent dans la nuit du 8 décembre. Les troupes britanniques se retranchent dans la ville, espérant tenir jusqu’à l’arrivée des secours, tandis que l’armée franco-espagnole, en surnombre de plus de 5 contre 1, les encercle presque complètement.
Le lendemain matin, l’assaut est lancé sur tous les fronts. Les remparts sont pilonnés par l’artillerie et une batterie parvient à franchir la porte de la ville. Au cours de l’assaut qui s’ensuit, les soldats britanniques tirent en rafale sur les assaillants, leur infligeant de lourdes pertes, et se défendant à la baïonnette à mesure que la poudre s’épuise. Après avoir repoussé plusieurs vagues et compris que la défense était désormais impossible, Stanhope négocia une reddition et, dans la soirée du 9 décembre, les survivants de son groupe se rendirent dans des conditions honorables.
Résultat
Peu après avoir signé les conditions de la capitulation, Vendôme reçut la nouvelle de l’approche de Guido Starhemberg, à la tête du reste de l’armée alliée, pour tenter de venir en aide à Stanhope. Il se rend alors à Villaviciosa de Tajuña, où il les rencontre le lendemain, 10 décembre, dans ce qui sera appelé la bataille de Villaviciosa.
Les soldats anglais ne restèrent pas longtemps prisonniers de guerre ; en octobre 1711, ils furent échangés et ramenés en Angleterre.
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