La bataille de San Miguel a opposé les troupes de l’armée alliée protectrice de la loi, dirigées par Francisco Morazán, aux troupes de l’armée fédérale, dirigées par le brigadier Manuel Arzú. Commencée le 10 juillet 1828, elle s’est déroulée dans l’actuel département de San Miguel, au Salvador.
Contexte
Lors des élections présidentielles centraméricaines de 1825, le conservateur hondurien José Cecilio del Valle l’emporte, mais la faction libérale du Congrès fédéral décide qu’il n’y a pas de majorité absolue et choisit Manuel José de Arce y Fagoaga comme président pour la période 1825-1829.
Bien qu’il soit libéral et soutenu par les libéraux, ceux-ci prennent rapidement leurs distances avec lui et, à partir de 1826, ni le Congrès fédéral ni le Sénat ne siègent plus. Arce gagne alors le soutien du clergé et du parti conservateur, mais il rencontre également des difficultés avec le gouvernement de l’État guatémaltèque et, en 1827, une grande partie de l’Amérique centrale est en proie à la guerre civile.
Le président Arce avait dissous le congrès fédéral et déposé le gouvernement libéral de l’État guatémaltèque dirigé par Juan Barrundia. Le 10 octobre 1826, Arce a convoqué un congrès national extraordinaire à Cojutepeque et a nommé de nouveaux membres du congrès et de nouveaux fonctionnaires dans chaque pays d’Amérique centrale. Ces mesures sont jugées anticonstitutionnelles par les gouvernements du Honduras et du Salvador, qui s’opposent à la nomination des nouveaux députés et des nouveaux fonctionnaires,
En mars 1827, l’État du Salvador envoie des troupes au Guatemala dans l’intention de prendre la capitale de la République fédérale et de renverser Manuel José de Arce y Fagoaga, mais le général Arce, qui commande l’armée fédérale, bat les Salvadoriens à la bataille d’Arrazola.
Arce envoie des troupes pour renverser ces gouvernements, organise un coup d’État contre le président hondurien Dionisio de Herrera et envoie l’armée fédérale envahir San Salvador. Francisco Morazán a vaincu le gouvernement imposé par Arce après la bataille de La Trinidad en novembre 1827. C’est ainsi que Morazán s’est imposé comme le leader du mouvement libéral et qu’il a été reconnu pour ses compétences militaires dans toute l’Amérique centrale. Pour ces raisons, Morazán a reçu des appels à l’aide de la part des libéraux du Salvador.
Les Salvadoriens réclament la restitution des anciens dirigeants politiques, mais le président Manuel Arce estime que cette mesure est nécessaire pour rétablir l’ordre constitutionnel. Francisco Morazán accepte le défi des Salvadoriens. Il cède sa place à Diego Vigil en tant que nouveau chef d’État du Honduras et part pour Texiguat, où il prépare et organise ses troupes en vue de la campagne militaire salvadorienne. Ce groupe militant, connu sous le nom d’Armée alliée protectrice de la loi, était composé de petits groupes d’Honduriens, de Nicaraguayens et de Salvadoriens qui apportaient leurs propres outils de guerre, d’autres avec l’appui d’Indiens qui servaient d’infanterie.
À la suite de ces événements, le président de la république Manuel José de Arce y Fagoaga ordonne à 2000 soldats fédéraux (dont des Guatémaltèques, des Nicaraguayens, des Costaricains et d’autres) sous le commandement du général de brigade Manuel Arzú d’envahir le Salvador. Cet événement marque le début de la guerre civile centraméricaine.
En 1828, l’armée salvadorienne dirigée par le colonel Juan Prem a affronté à San Salvador les forces fédérales d’invasion dirigées par le général Manuel Arzú et le colonel Manuel Montúfar y Coronado. Ainsi, pendant que l’armée salvadorienne affrontait les forces fédérales à San Salvador, Morazán se positionnait dans la partie orientale de l’État, à l’hacienda El Gualcho.
Ainsi, le 6 juillet 1828, eut lieu la bataille de l’hacienda El Gualcho, au cours de laquelle les troupes de Francisco Morazán battirent les troupes fédérales dirigées par le colonel Vicente Domínguez, et les étapes furent franchies pour sa prochaine bataille, la bataille de San Miguel.
Le brigadier Manuel Arzú entendit parler de la victoire de Francisco Morazán sur les troupes du colonel Vicente Domínguez et envoya plusieurs pelotons pour combattre les troupes de Morazán. Lorsque le leader libéral prend connaissance des mouvements du général Arzú, il part pour le Honduras afin de recruter de nouvelles troupes.
Bataille de San Miguel
Francisco Morazán demande un prêt de 16 000 pesos pour soutenir l’armée et retourne au Salvador avec une armée plus importante et arrive à San Miguel le 10 juillet 1828. Francisco Morazán continue de se battre autour de San Miguel, battant tous les pelotons envoyés par le général Arzú depuis San Salvador, qui laisse le colonel Montúfar en charge de San Salvador et va s’occuper personnellement de Morazán.
Le 20 septembre 1828, le général Arzú se trouvait près de la rivière Lempa avec 500 soldats à la recherche de Francisco Morazán lorsqu’il apprit que ses forces avaient capitulé à San Salvador.
Le brigadier Manuel Arzú, voyant qu’il ne pouvait vaincre les troupes de Francisco Morazán, feignit la maladie et retourna au Guatemala, laissant ses troupes sous le commandement du colonel Antonio de Aycinena. Cette action a permis aux assiégés de San Salvador de vaincre les assaillants.
Événements ultérieurs
Les troupes commandées par le colonel Antonio de Aycinena marchent vers le territoire hondurien lorsqu’elles sont interceptées par les hommes de Morazán à San Antonio. Le 9 octobre, Aycinena est contraint de se rendre et, avec la capitulation de San Antonio, le Salvador est enfin libéré des troupes fédérales d’invasion. Le 23 octobre 1828, le général Morazán fait une entrée triomphale sur la place de San Salvador.