Blâme

négligent

Concept.

Dans le domaine juridique, le terme de négligence, tout comme celui d’imprudence, présuppose, selon Helmut Frister, la violation d’un devoir de diligence : « Aujourd’hui encore, l’opinion dominante voit l’essence de la négligence dans une violation du devoir de diligence, c’est-à-dire dans un comportement contraire au devoir en ce qui concerne le bien juridique protégé ».

Frister affirme à son tour qu’il y a imprudence, en l’absence d’intention de nuire, lorsqu’il y a une erreur de type (c’est-à-dire lorsqu’il y a une erreur sur les situations de fait existant dans une situation de fait). Cela signifie que l’auteur ne connaissait pas, mais aurait pu connaître, toutes les circonstances du type de crime objectif. Cette capacité de l’auteur à connaître les circonstances factuelles est appelée « capacité de connaissance ». Une telle erreur de type dispense de l’intention de nuire pour donner lieu à la culpabilité.

D’autre part, cette « connaissabilité » est constituée par la capacité de perception et la connaissance empirique de l’auteur, qui créent sa possibilité de connaître les circonstances factuelles matérielles présentes en fonction de ses capacités (voir le principe de culpabilité). Dans les cas de délits d’imprudence, on peut connaître les circonstances qui auraient pu être perçues si l’auteur avait prêté l’attention nécessaire à sa capacité de connaissance.
Il convient de préciser que, dans le cas où la capacité de connaissance de l’auteur est diminuée pour différentes raisons, il peut être exempté de peine ou bénéficier d’une réduction de peine en invoquant un éventuel état de nécessité exonératoire, qui exclut la punissabilité.

Au vu de ce qui précède, nous pouvons affirmer que la capacité de connaissance se compose des éléments suivants : premièrement, les connaissances empiriques nécessaires de l’auteur ; deuxièmement, la connaissance du fondement de la situation de fait (puisque l’auteur n’est imputable que s’il aurait pu identifier la situation de fait s’il y avait prêté attention) ; enfin, troisièmement, l’existence du temps nécessaire pour que l’auteur ait pu appliquer ses connaissances empiriques à la situation de fait. Ce dernier point implique que si l’agent n’a pu avoir connaissance du danger qu’après sa matérialisation, son comportement n’est pas reprochable.

La contradiction entre le principe de culpabilité et la punissabilité des délits d’imprudence.

Bien que les délits d’imprudence soient dépourvus d’intention de nuire en tant qu’élément subjectif, ils sont plausibles à la fois en tant que responsabilité pénale et en tant que sanction en soi. Cela signifie que, bien qu’un délit d’imprudence soit sanctionné à une échelle inférieure à celle d’un délit intentionnel, il sera tout de même puni d’une peine correspondante, diminuée par rapport à celle de son type intentionnel.
Certains auteurs soutiennent que la punissabilité des délits d’imprudence peut activement saper le principe de culpabilité. Cette critique repose sur le fait que si l’auteur ignorait une circonstance factuelle parce qu’il n’avait pas la capacité empirique de la connaître, il est fondamentalement injuste et d’une constitutionnalité douteuse que l’auteur soit puni pour quelque chose qu’il n’avait pas le pouvoir de connaître ou de contrôler.

Helmut Frister propose la solution suivante à ce dilemme, fondée sur l’illicéité de la motivation : « Mais cette critique, dans ses conséquences, est très myope, parce que l’application de sa propre capacité est régie par les attitudes et les préférences de valeur des gens. La question de savoir si et dans quelle mesure ils utilisent leur capacité à reconnaître des situations factuelles dépend de manière décisive de l’importance qu’ils accordent à la question en question. C’est pourquoi l’imprudence comporte également une faute motivationnelle. Il s’agit du fait qu’il n’était pas suffisamment important pour l’auteur de l’infraction d’éviter l’événement typique.

Cette explication illustrative est reflétée de manière cohérente dans le droit argentin, dans les clauses du code pénal argentin qui établissent des peines différenciées et réduites pour les délits de négligence par rapport au type intentionnel d’origine.
Un exemple clair est la clause de l’article 84 du code pénal argentin, qui établit ce qui suit lorsqu’il légifère sur le délit pénal d’homicide par imprudence ou par négligence : « Article 84 : Quiconque, par une peine d’emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et une déchéance spéciale, le cas échéant, de cinq (5) à dix (10) ans, cause la mort d’autrui par imprudence, négligence, manque d’habileté dans son art ou sa profession ou manquement aux règlements ou aux devoirs de sa fonction, est puni d’une peine d’emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans ».

Différence avec l’intention de nuire

La limite entre la faute et la malveillance est donnée par l’imprudence et la malveillance éventuelle.

La fraude repose sur la connaissance des situations ; tandis que l’imprudence se caractérise par la connaissance des événements, la connaissance étant entendue comme la possibilité de connaître quelque chose. En d’autres termes, les deux ont en commun que le sujet prévoit la production du résultat, mais dans le cas de la malveillance, il y a une possibilité qu’il se produise, alors que dans le cas de l’insouciance, il y a la certitude qu’il ne se produira pas.



Insouciance consciente et inconsciente

Un acte imprudent est commis par un auteur qui, tout en reconnaissant la possibilité qu’un événement se produise, est persuadé que cet événement ne se produira pas.
Dans l’usage et la pratique, on parle de témérité consciente lorsque la confiance irrationnelle dans le fait que l’événement ne se produira pas est fondée sur un manque d’expérience de la part du sujet. D’autre part, la témérité inconsciente se réfère aux cas dans lesquels l’agent est irrationnellement confiant quant à l’occurrence typique jusqu’au dernier moment avant l’acte.

Effets juridiques des délits de culpabilité

Comme expliqué ci-dessus, la témérité résulte d’une erreur de type, consistant en un manque de connaissance d’une situation factuelle objective.

Ces erreurs de type peuvent être évitables et inévitables. Si la question à analyser concerne une erreur de type évitable (c’est-à-dire une erreur que l’auteur aurait pu éviter s’il avait utilisé ses capacités de manière plus appropriée et agi avec plus de diligence), une atténuation de la peine, caractéristique des infractions d’imprudence, sera applicable.

En revanche, si le juge compétent a déterminé que l’auteur a commis une erreur de type inévitable, la peine peut être exemptée.



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