Catharina van Hemessen (Anvers, vers 1527/1528-après 1578) était une peintre flamande, fille de Jan Sanders van Hemessen. Spécialisée dans le portrait, elle se distingue par son Autoportrait au chevalet, daté de 1548 (musée d’art de Bâle et musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg), le plus ancien autoportrait féminin connu et la première occasion où une artiste s’est représentée assise au chevalet, une attitude reprise par la suite par de nombreux autres artistes, tant masculins que féminins.
Biographie et oeuvres
Probablement formée avec son père, elle bénéficie de la protection de Marie de Hongrie, sœur de l’empereur Charles Quint et souveraine des Pays-Bas. En 1554, elle épouse Christian de Morien, organiste de la cathédrale d’Anvers, et il est possible qu’elle ait abandonné la peinture à partir de cette date, car aucun tableau signé n’est connu après cette date. Après la démission de Marie du gouvernement des Pays-Bas en 1556, le couple se rend en Espagne avec sa cour. En 1558, le gouverneur mourut à Cigales (Valladolid), laissant à Catharina une splendide récompense selon Ludovico Guicciardini, qui la mentionne comme une artiste remarquable et toujours vivante dans son Descrittione (…) di tutti i Paesi Bassi (1566).
On sait que Catharina a signé un certain nombre de petits portraits, essentiellement féminins et sur fond neutre, datés entre 1548, comme son autoportrait et le portrait d’une jeune femme jouant le virginal (Cologne, Allemagne, Wallraf-Richartz Museum), signé « Caterina de Hemessen Pingebat 1548. Aetatis Suae 22 », et 1552, année de datation du portrait d’homme à Londres, The National Gallery, signé en capitales « catharina. filla / ioannis de hemes / sen pingebat /.1552 ».
En ce qui concerne la peinture religieuse, depuis 2022, un panneau daté d’environ 1550 est prêté au musée Mauritshuis de La Haye, représentant le Reposoir lors de la Fuite en Égypte, signé à gauche sur un rocher : « CATHARINA/DE HEMES/SEN PINGE/BAT ». Il est également possible qu’il ait participé à la réalisation du retable dit de Tendilla (Cincinnati Art Museum), provenant du monastère hiéronymite disparu de Santa Ana, dans le village d’Alcarria susmentionné, attribué par Max J. Friedländer à Jan Sanders van Hemessen. Les armoiries sculptées dans le bois au sommet du retable sont celles des familles Arellano et Sotomayor, la première étant apparentée à la famille Mendoza, mécène d’une chapelle du monastère. Le retable pourrait avoir été peint vers 1550 et les peintures de la partie centrale et de la prédelle ont été mises en relation avec Catharina.