Château de Torelló

Le château de Torelló, également connu sous le nom de castell dels moros, est situé sur la crête d’une petite chaîne de montagnes, à 781 m d’altitude, au nord de la plaine de Vich, au-dessus de la vallée de Torelló et de la rivière Ges, sur laquelle il servait de tour de guet.

De par sa situation, à 250 m au-dessus des vallées du Ges et du Ter, qui prend sa source dans les pré-Pyrénées, à 500 m d’altitude, il offre une vue privilégiée sur la plaine de Vich et tous les contreforts environnants, jusqu’au Montseny.
Le château était un formidable bastion pour contrôler les entrées et sorties de la plaine de Vich et de la Catalogne au nord dans ce secteur des Pyrénées.

À l’ouest, on aperçoit les chaînes de Bellmunt, Curull, Puigsacalm et Cabrera ; à l’est, Orís et le sanctuaire d’Els Munts ; au sud, la plaine de Vich, Collsacabra et la chaîne de Sobremunt, et au nord, la vallée du Ter jusqu’à San Quirico de Besora, le Puig dels Tres Batlles, auquel il est relié par la même crête, qui s’étend à l’ouest jusqu’à Bellmunt, une partie des pré-Pyrénées et les hauts sommets du Puigmal, de Pedraforca et de Tossa d’Alp.

Description de l’ouvrage

De l’ancienne construction, il ne reste qu’une tour cylindrique du XIIe siècle, d’environ 5,5 m de haut et 6 m de large, faite de blocs de pierre bien taillés et joints au mortier, avec des murs de 2 m d’épaisseur, située au point le plus élevé d’un rocher argileux d’environ 25 m de large et 80 m de long, qui s’élève à quatre ou cinq mètres de hauteur au-dessus des pentes abruptes de la chaîne montagneuse.
À une époque, tout le rocher était entouré d’un mur démoli au XVIe siècle, auquel on ne pouvait accéder que par le point le plus bas, à l’ouest, où l’on accède actuellement au moyen d’une échelle en fer à quatre marches. À l’intérieur de l’enceinte se trouvaient une citerne creusée dans la roche, encore visible, la tour et quelques dépendances destinées à la protection des défenseurs du château et au stockage d’armes, de provisions et d’outils. La tour est percée d’une meurtrière sur sa face ouest, mais autrefois l’accès à l’intérieur ne pouvait se faire qu’à partir du premier étage, par une porte et une échelle en bois que l’on pouvait tirer.

Histoire

L’origine du château est incertaine, bien qu’il ait pu être construit au VIIe siècle. Il est mentionné pour la première fois dans un document de 881, lors de la vente et de l’achat d’une maison à San Feliu de Cerviá, qui se trouve à ses pieds, près de l’embouchure de la rivière Ges dans le Ter, et il est mentionné à nouveau en 937, toujours dans le cadre d’une transaction effectuée dans les limites du château de Torelló.

Le château fut l’un des bastions de la Reconquête et devint rapidement, lors du repeuplement de la région, le centre géographique et politique d’une vaste étendue de territoire dont les limites naturelles sont le triangle formé par la chaîne de Bellmunt et les rivières Ges et Ter, et qui comprend depuis le début les communes de San Pedro de Torelló, San Vicente de Torelló et Torelló.
Au fil des ans, le seigneur féodal qui dominait la région et qui était le seigneur du château, bien qu’il n’y ait jamais vécu, a changé. Il a d’abord appartenu aux comtes de Barcelona-Osona qui, entre 1017 et 1030, l’ont cédé en fief aux comtes de Besalú. Entre 1017 et 1082, il fut ensuite cédé en fief à la maison de Montcada, avant d’être récupéré par le comte de Barcelone en 1309. En 1347, elle fut vendue à Pere de Milany, qui régnait également sur le château de Milany, situé plus au nord, et qui était un Castillan (ou chevalier) de la famille Montcada. En 1351, il fut vendu à la famille Cabrera qui, en passant par les marquis d’Aitona (en 1557) et de Medinaceli, le contrôla jusqu’en 1820.

Ce n’est qu’en temps de guerre que le chevalier responsable du château, appelé localement castlà ou castellano, résidait dans la forteresse. Le 28 mars 1463, les conseillers de Vich proposèrent sa démolition, car il était en très mauvais état à cause des tremblements de terre de 1427 et 1428. Pendant la guerre civile catalane (1462-1472) de la Generalitat et du Conseil des Cent contre Jean II d’Aragon, comte de Barcelone, quelques paysans se réfugient dans le château. En 1554, le marquis de Tarifa ordonne la démolition des murailles pour empêcher les bandits et les brigands d’utiliser le château. Le dernier incident grave remonte à septembre 1767, lorsqu’une terrible tempête a abattu une partie des vestiges, ne laissant que la tour, qui a été partiellement restaurée au cours des dernières années du XXe siècle.

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