Choi Young-ae (coréenne : 최영애 ; Busan, 10 janvier 1951) est une experte sud-coréenne des droits des femmes et des droits de l’homme. Depuis septembre 2018, elle est à la tête de la Commission nationale des droits de l’homme de Corée du Sud. Nommée par le président Moon Jae-in, elle est la première femme à diriger la commission et la première personne à diriger cet organisme indépendant qui n’a pas de base de pratique juridique. Au cours de sa présidence, elle a lancé plusieurs enquêtes sur des allégations d’abus sexuels et de harcèlement, des comportements historiquement impunis dans la société sud-coréenne.
Biographie
Elle s’est spécialisée dans les études religieuses et est titulaire d’un master en études de genre de l’université féminine d’Ewha.
Choi Young-ae travaille depuis plus de trente ans à la défense des droits des femmes et à la lutte contre les violences sexuelles. Elle est également associée depuis des années à la Commission nationale des droits de l’homme de Corée du Sud (NHRCK), dont elle a finalement été nommée présidente en 2018. Elle a joué un rôle clé dans l’établissement de la base juridique pour la création de cet organe à la fin des années 1990, dont elle a été la première secrétaire générale et la commissaire permanente de 2002 à 2004. La Commission nationale des droits de l’homme de Corée du Sud a été créée le 25 novembre 2001 en tant qu’organe indépendant du gouvernement sous la direction du président Kim Dae Jung, lauréat du prix Nobel de la paix.
Elle a également présidé le comité des droits de l’homme du gouvernement de la ville de Séoul, ainsi que le conseil des défenseurs des droits de l’homme des femmes, une organisation qui soutient les transfuges nord-coréens.
En juillet 2018, elle a été nommée par le président Moon Choi au poste de présidente pour un mandat de trois ans, qui a débuté le 3 septembre.
De 1991 à 2001, elle a présidé le Centre coréen d’aide aux victimes de violences sexuelles. En 1992, elle a dirigé le mouvement de la société civile qui a poussé à la promulgation d’une loi contre les violences sexuelles. En 1993, elle a mené et gagné le premier procès pour harcèlement sexuel en Corée du Sud, en dépit des difficultés liées à l’absence d’un cadre juridique adéquat.
En 2015, elle a été élue présidente du comité spécial sur les violences sexuelles du Bureau de l’éducation de la province de Gyeonggi.
En janvier 2019, la Commission nationale des droits de l’homme, présidée par Choi Young-ae, a lancé une enquête pour déterminer la situation réelle des abus subis par les athlètes féminines adultes et mineures, à la suite d’allégations d’abus sexuels de la part de plusieurs athlètes féminines de haut niveau, dans le sillage du mouvement MeToo. Choi Young-ae a déclaré que « la violence physique et sexuelle dans les sports (sud-coréens) ne se produit pas de manière fortuite, mais est constamment générée par une structure » (…) « Une culture qui place les médailles et autres récompenses au-dessus de tout a exonéré les comportements violents et cette violence a été étroitement associée à la violence sexuelle qui se produit ».
En juillet 2020, il a été annoncé que la Commission enquêterait sur les allégations de harcèlement et d’inconduite sexuelle à l’encontre de sa secrétaire par le défunt maire de Séoul, Park Won-soon, en cherchant à savoir si le gouvernement métropolitain de Séoul a fermé les yeux. Park, militant civique et avocat des droits de l’homme, a été retrouvé mort le 10 juillet après que sa secrétaire a déposé une plainte pour harcèlement auprès de la police le 8 juillet. L’avocat de la plaignante a demandé à l’organisme de surveillance des droits de l’homme d’élaborer des mesures visant à prévenir le harcèlement sexuel de la part de hauts fonctionnaires élus.