La comédie mythologique est un sous-genre dramatique du Siècle d’or qui s’est développé en Espagne principalement à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle dans la sphère courtoise et palatiale. Il ne s’agit pas d’un genre exclusif à la littérature espagnole ; on le retrouve également dans d’autres genres littéraires, bien que sous des formes plus variées et parfois mises en musique : ballets, opéras, etc.
Il s’agit d’œuvres de grand appareil scénographique en raison de la grande fantaisie qui se déploie dans la mythologie grecque et romaine qui les inspire : fondamentalement les épopées d’Homère et de Virgile, les Métamorphoses d’Ovide, les voyages des Argonautes et les amours entre dieux et mortels diffusés dans des manuels tels que La filosofía secreta de Juan Pérez de Moya (1585), le Teatro de los dioses de la gentilidad de Fray Baltasar de Vitoria (vers 1620) et les « Ovidiens » (1620), le « Teatro de los dioses de la gentilidad » de Fray Baltasar de Vitoria (vers 1620) et les « Ovidiens » (1620). 1620) et les « Ovidios moralizados ».
Pour cette scénographie complexe, on a fait appel en Espagne à des ingénieurs et des scénographes italiens tels que Cosme Lotti et Baccio del Bianco.
Les mythes sont interprétés avec une grande liberté et se mêlent parfois à d’autres traditions et cycles mythologiques, romanesques ou historiques. Leur structure était celle d’une comédie d’intrigue, mais avec une intrigue de palais. La fonction de ces comédies était avant tout propagandiste : les histoires racontées reflétaient les exploits militaires ou les vertus morales des monarques, même si les comédiens de ces comédies, peu éloignés des comédies burlesques par leur humour démystificateur, ridiculisaient les mythes eux-mêmes et leurs protagonistes héroïques ou divins.
Les comédies mythologiques sont progressivement associées à l’élément musical, depuis les premières zarzuelas jusqu’aux opéras de Calderón, comme La púrpura de la rosa ou Celos aun del aire matan (1660). Lope fit quelques répétitions assez précoces, comme Adonis et Vénus (vers 1604) ou El Amor enamorado (1635), mais c’est Pedro Calderón de la Barca qui se distingua le plus dans la préparation de fêtes mythologiques pour la Cour. La première d’entre elles est El mayor encanto amor (1635), jouée la nuit de la Saint Jean dans l’étang du palais du Buen Retiro. D’autres œuvres importantes sont La fiera, el rayo y la piedra (1652), Fieras afemina amor (1669), Psiquis y Cupido, El monstruo de los jardines.
D’autres dramaturges ont également excellé dans ce genre : Antonio de Solís (Eurydice et Orphée, Les Amazones), Juan Vélez de Guevara (La jalousie fait des étoiles), Francisco de Avellaneda (Le temple de Palas), Agustín de Salazar (Les Jeux olympiques) et, au XVIIIe siècle, José de Cañizares, qui a également introduit certains de ses éléments spectaculaires dans un nouveau genre qu’il a créé, la comédie de la magie.