Constantino Ponce de la Fuente

Constantino Ponce de la Fuente, dit Docteur Constantino (San Clemente, province de Cuenca, 1502 – Séville, 1560), théologien protestant espagnol condamné par l’Inquisition et devenu aumônier du roi Charles Ier. Son vrai nom est Constantino de la Fuente : le nom de famille Ponce a été ajouté par l’historien de l’Inquisition, Juan Antonio Llorente, pour évoquer sa figure dans son Historia crítica de la Inquisición (confusion entre Ponce et Fonce, du latin Fontius, source).

Biographie

Probablement d’origine hébraïque, il est né en 1502 à San Clemente, dans le diocèse de Cuenca. Il fait ses études à l’université d’Alcalá mais travaille surtout à Séville, où il arrive en 1533. Alors qu’il est prédicateur à la cathédrale, il est ordonné prêtre et diplômé en théologie. C’est là qu’il produit son œuvre et qu’il acquiert la célébrité. À cette époque, Séville était devenue le principal foyer du protestantisme en Espagne, car certains des principaux théologiens de la ville étaient favorables au protestantisme ou s’y identifiaient, comme Juan Gil (Dr. Egidio), Francisco Vargas et Constantino Ponce de la Fuente, ainsi qu’un monastère de moines hiéronymites qui diffusaient la même doctrine partout, avec des membres tels que Casiodoro de Reina et Cipriano de Valera, le premier étant le premier traducteur de la Bible complète en espagnol à partir de l’hébreu et du grec, et le second étant un réviseur de la Bible. Un autre protestant important, Juan Pérez de Pineda, travaillait également au Colegio de la Doctrina.
En 1548, le Dr Constantin prend ses fonctions d’aumônier du roi à la cour de Charles Ier jusqu’en 1553. Pendant cette période, il voyage en tant que tel avec le prince Philippe à travers l’Italie, l’Allemagne, les Flandres, l’Angleterre et Bruxelles. À son retour à Séville, il occupe la chanoine magistrale, vacante après la mort du docteur Egidio, à partir de 1557. Peu après, après la découverte du foyer luthérien à Séville au cours de l’été de la même année, l’Inquisition le poursuivit en tant que luthérien. Lorsqu’il fut emprisonné, Philippe II, qui avait entendu ses sermons lors de ses voyages en Allemagne et en Flandre, ainsi que ceux d’Agustin Cazalla, déclara : « Si c’est un hérétique, ce sera un grand hérétique ».

Il meurt peu après son emprisonnement et ne peut organiser sa défense. Peu avant sa mort, les inquisiteurs découvrent, cachée dans la maison d’un de ses amis, sa bibliothèque secrète contenant des livres et des traités protestants écrits de sa main. Les inquisiteurs, qui s’étaient déjà attaqués à ses livres (en les censurant et en les brûlant publiquement en 1558), s’en prennent à sa vie. À la fin de son procès, ils déterrèrent ses restes et le brûlèrent, ainsi que d’autres membres de la communauté protestante de Séville, après l’Auto de Fe du 22 décembre 1560.

Travail

Depuis ses vers latins, lorsqu’il était étudiant à Alcalá, jusqu’aux manuscrits saisis par l’Inquisition après son arrestation, il a écrit un bon nombre d’œuvres qui ont été ajoutées à l’Index des livres interdits en 1559 : Confesión de un pecador, Suma de Doctrina Christiana (1543), Exposición del Primer Psalmo de David o Beatus vir (1546), Catecismo Christiano (1547) et Doctrina Christiana (1548). Toutes ces œuvres nous sont parvenues, tant dans leurs éditions du XVIe siècle (d’abord à Séville, puis à Anvers) que dans celles de Luis de Usoz y Río et d’autres plus récentes, et l’œuvre Confesión de un pecador a également été publiée anonymement à Séville (1547).

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