Coup d’État du 11 septembre 1922

Le coup d’État du 11 septembre 1922 en Grèce est une déclaration de certains officiers aux tendances révolutionnaires et anti-dynastiques suite à la défaite militaire face à la nouvelle République turque lors de la guerre de 1919-1922.

Développement

Après la défaite en Asie Mineure, le groupe d’armées Sud est évacué par mer vers les îles de Chios et de Mytilène. Là, quelques jeunes officiers de grade moyen, mécontents de la situation militaire, de la défaite et de l’armée dissoute, décident de former un « comité révolutionnaire », dont les principaux membres sont le capitaine du navire Lemnos, Dimitrios Fokas, le colonel apolitique Stilianos Gonatas et le colonel Nikolaos Plastiras, jusqu’alors partisan d’Eleftherios Venizelos.

Le 26 septembre 1922, la nouvelle de la révolte militaire parvient à Athènes : les rebelles, au nom de l’armée et de la population des îles où ils ont été évacués, réclament l’abdication du roi Constantin Ier de Grèce, la démission du gouvernement, la dissolution du parlement et le renforcement du front en Thrace.

Le prince Nicolas, face à la mutinerie de la marine, demande aux Britanniques un navire de guerre pour protéger la famille royale. À 7h30, le Lemnos, après avoir traversé la mer Égée, accoste à Lavrio et les chefs rebelles exigent l’acceptation de leurs revendications avant 22h. Le gouvernement démissionne. Les rebelles donnent au roi un nouveau délai de 5 heures le lendemain pour abdiquer, et le monarque, après avoir consulté Ioannis Metaxas, accepte.
Le peu de résistance au coup d’État disparaît à midi, lorsque l’abdication est publiée et qu’à 15 heures, le nouveau souverain, Georges II de Grèce, prête serment. Le 28 septembre 1922, le gros des troupes, fort de douze mille hommes, entre dans la capitale et le triumvirat Gonatas, Plastiras et Phocas prend le pouvoir. Les puissances ne reconnaissent pas l’autorité du nouveau gouvernement, dont plusieurs ministres royalistes sont immédiatement arrêtés. Plusieurs ministres royalistes sont immédiatement arrêtés. Craignant qu’ils ne soient exécutés, l’ambassadeur britannique tente une médiation avec les militaires. Les colonels acceptent la demande des ambassadeurs britannique et français de juger les ministres devant un tribunal civil et de former un nouveau gouvernement civil, véritable marionnette des militaires, dirigé par Sotirios Krokidas.

Conséquences

Le nouveau cabinet demande à Venizelos de le représenter devant les puissances à la conférence de paix de Lausanne, ce qu’il accepte.

Entre-temps, Constantin quitte définitivement le pays le soir du 30 septembre 1922 ; il meurt l’année suivante à Palerme.
Pendant ce temps, les Turcs avancent vers les lignes alliées à Çanakkale, ce qui provoque plusieurs jours de tension et laisse présager un affrontement entre les deux forces. Finalement, toutes les parties parviennent à un accord selon lequel les Grecs se retirent à l’ouest de la Maritsa et la Thrace orientale est occupée par les troupes alliées jusqu’à ce qu’elle soit restituée à la Turquie. L’accord a été signé à Mudania le 11 octobre 1922. Le compromis a entraîné la chute du cabinet de coalition de David Lloyd George au Royaume-Uni, en raison du mécontentement des conservateurs, qui lui ont retiré leur soutien.

Dans le même temps, une grande partie de la population chrétienne quitte l’Asie mineure, en partie chassée par les autorités turques, qui envoient une grande partie de la population masculine âgée de dix-huit à quarante-cinq ans dans des bataillons de travail, où beaucoup périssent. À la fin de l’exode, environ 1,5 million de personnes sont passées en Grèce. Une partie des réfugiés vient de Thrace, qu’une grande partie de la population a évacuée par crainte de l’arrivée des Turcs.

Le « procès des six ».

Dans la capitale, le 19 octobre 1922, une commission d’enquête sur le désastre du conflit est constituée sous la présidence de Théodoros Pangalos, un extrémiste, signe que les plus radicaux des rebelles prennent le pouvoir. Le 23, il est annoncé que les accusés seront jugés par un tribunal militaire, ce qui entraîne des mises en garde successives de l’ambassadeur britannique contre l’exécution des détenus.
Les conclusions de la commission Pangalos ont conduit à l’inculpation pour trahison des ministres Dimitrios Gounaris, ancien Premier ministre, Petros Protopapadakis, ancien ministre des Finances, Nikolaos Stratos, ancien ministre de l’Intérieur, Georgios Baltazzis, ancien ministre des Affaires étrangères, et Nikolaos Theotokis, ancien ministre de la Guerre, ainsi que des officiers militaires Georgios Hatzanestis, Xenophonte Stratigos et Michaíl Goudas. Les accusations, variées mais incorrectes, ont servi de procès politique aux anti-ventilationnistes et ont permis de dénoncer la corruption et l’incompétence des ministres. Le procès s’est ouvert le 13 novembre 1922, sous la présidence du général Alexandros Othonaios, qui présidait le tribunal composé de dix officiers.

Le 24 novembre 1922, alors que le procès touche à sa fin, l’ambassadeur britannique menace de rompre les relations diplomatiques si les offres de clémence britanniques ne sont pas acceptées, ce qui entraîne la démission en bloc du Conseil des ministres. Malgré les pressions britanniques, les putschistes forment un nouveau gouvernement, cette fois avec Gonatas lui-même comme Premier ministre et Pangalos comme ministre de la Défense, et prononcent un verdict de culpabilité le 28 novembre 1922. En milieu de matinée, les condamnés sont emmenés sur la colline de Goudi, à l’extérieur de la capitale, et fusillés. Stratigos et Goudas sont condamnés à la prison à vie. Bien qu’il y ait eu d’autres procès, il n’y a pas eu d’autres exécutions, en partie à cause de l’insistance des Britanniques.

L’évolution

Venizelos réussit à convaincre les chefs militaires de revenir au pouvoir civil et d’abandonner l’idée de poursuivre la guerre en Thrace. Peu à peu, l’idée d’un échange de populations avec la Turquie est reprise.



Un an plus tard, le roi est exilé lors de la proclamation de la république. La paix avec la Turquie est finalement signée en juillet 1923 par le traité de Lausanne. Le 30 janvier 1923, un accord avait été conclu sur l’échange forcé de populations par religion (les orthodoxes devaient aller en Grèce et les musulmans en Turquie).

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