Diego Alcorta (Buenos Aires, 11 novembre 1801 – Ibidem, 7 janvier 1842) était un médecin, psychiatre, philosophe et professeur argentin.
Ses parents étaient l’Espagnol Juan Bautista Alcorta et María Elena Ramírez, née à Buenos Aires.
Carrera
Il étudie à l’école primaire de Francisco Argerich et obtient ensuite une bourse pour poursuivre ses études au Colegio de la Unión del Sur. Juan Crisóstomo Lafinur lui enseigne la philosophie et Avelino Díaz les mathématiques. Il commence ses études de médecine en 1823 ; ses professeurs sont Cosme Mariano Argerich pour la nosographie, Francisco de Paula Almeyra pour l’anatomie et la physiologie, Juan A. Fernández pour les institutions médicales et Francisco Rivero pour la clinique médicale et chirurgicale.
En 1824, il fonde avec d’autres étudiants la « Sociedad Elemental de Medicina », dont il est le président, et dont les membres présentent des exposés sur des sujets médicaux. Alcorta y donne des conférences sur les affections pathologiques combinées des organes et les variétés du pouls artériel. Il obtient son diplôme en 1827. Sa thèse de doctorat est « Dissertation sur la manie aiguë ». En 1827, Alcorta est nommé professeur d’idéologie (philosophie) à l’université de Buenos Aires. Sa pensée philosophique est influencée par John Locke et Étienne Bonnot de Condillac. À cette époque, le sens donné au mot Idéologie appliqué à la chaire est celui d’une discipline philosophique dont l’objectif est l’analyse des idées et des sensations, qui ne sont ni des formes strictement logiques ou métaphysiques, ni des faits purement psychologiques, ni des catégories gnoséologiques, mais qui ont quelque chose de tout cela. C’est pourquoi Alcorta a créé des sections dans le cours : Métaphysique, Logique et Rhétorique.
Ses disciples furent José Mármol, Juan Bautista Alberdi, Pastor Obligado, Vicente Fidel López, Félix Frías, Julián Larrea, Luis Dorrego, Juan María Gutiérrez, José Gaffarot et Florencio Balcarce.
Mémoire sur la manie aiguë
La thèse présentée par Alcorta est datée de 1827, compte 22 pages et constitue l’une des premières études sur l’anatomie pathologique et les causes de la manie aiguë en Argentine, ainsi que la première thèse de doctorat en psychiatrie présentée à l’université de Buenos Aires. Elle est archivée à la bibliothèque de la faculté de médecine.
Ces travaux ne classent pas le maniaque comme un individu dérangé destiné à l’enfermement, mais le présentent comme un malade qui peut être guéri par des traitements, notamment psychothérapeutiques.
Politique
Il est élu à la Chambre des députés de la province de Buenos Aires en 1832 pour le parti de San Isidro jusqu’en 1834. De sa position, il s’oppose à l’octroi de pouvoirs extraordinaires à Rosas, sans succès.
En 1833, Alcorta rédige une Constitution provinciale avec Mateo Vidal et Justo García Valdés. Cette constitution est libérale et démocratique. Elle proclame la liberté de culte, de presse et de pensée. Elle proclame le droit à la protection de la vie, de la liberté, de la réputation, de la propriété, de la sécurité et de l’égalité devant la loi.
Prix Diego Alcorta
Le « Prix Diego Alcorta » a été créé par la Société argentine d’humanisme médical le 25 septembre 1974, dans le but de distinguer des médecins humanistes en Argentine.
Le prix a notamment été décerné aux médecins Marcial Ignacio Quiroga (1978), Juan Cuatrecasas (1983), Osvaldo Fustinoni (1988), Alberto Rex González (1994), Jobino Sierra e Iglesias (1992), Horacio Hernán Hernández (1991), Christofredo Jakob (2005), Carlos D. Galles (2006), Manuel Luis Martí (2008) et Nelson Castro (2013).
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