Dimanche de la Saint-Thomas

Domingo de Santo Tomás Navarrete O.P. (Séville, Espagne, 1499 – La Plata, Pérou, 28 février 1570) était un frère, prêtre, missionnaire, linguiste et évêque de l’Église catholique. Il a obtenu un doctorat en théologie à l’université de San Marcos sous la direction de son premier recteur et est considéré comme le premier diplômé de la plus ancienne université des Amériques. Il a écrit la plus ancienne grammaire connue d’une langue quechua, raison pour laquelle l’érudit péruvien Raúl Porras Barrenechea l’a appelé Nebrija indiano par analogie avec l’œuvre d’Antonio de Nebrija, qui a écrit la première grammaire espagnole.

Missionnaire

Né à Séville d’une famille modeste. Il entre au couvent de San Pablo el Real à Séville, où il prend l’habit de l’ordre des prêcheurs en 1520. L’année suivante, il fait sa profession religieuse et y reste jusqu’à la fin de sa formation religieuse.

Selon son propre témoignage, il est parti pour le Nouveau Monde en 1540. Arrivé au Pérou, il se consacra à l’évangélisation de la vallée de Trujillo et de Huaylas et fonda en même temps des couvents à Chicama, Yungay et Chincha. Il prêcha également à Chancay et Auqallama, Conchucos et dans d’autres villes. Il profite de son contact avec les indigènes pour connaître leurs coutumes et apprendre leur langue.
Il en vint à occuper des postes importants au sein de la province dominicaine du Pérou. En 1545, il fut élu prieur du couvent du Très Saint Rosaire à Lima. Plus tard, le chapitre provincial de 1548 le nomma prédicateur général et lecteur de théologie du couvent de Lima, et il créa également l’étude générale à laquelle il collabora de manière décisive avec le frère Tomás de San Martín, O.P., à la fondation de l’Université de San Marcos à Lima. Il confia également à Frère Domingo et à Frère Miguel de Céspedes, O.P., la tâche d’évangéliser les encomiendas de Huarochirí, Canta, Checras et Cajatambo. Avec l’archevêque Loayza, le provincial Fray Tomás de San Martín, O.P. et l’oidor Andrés Cianca, il participa à la taxation des tributs dans le but de limiter la surexploitation des indigènes. En 1551, il est nommé visiteur général de la province et, l’année suivante, vicaire général. Le chapitre provincial de 1553 l’élit prieur provincial de la province Saint-Jean-Baptiste du Pérou et décide d’établir l’université royale dans le couvent de Lima, conformément au privilège accordé par l’empereur Charles Quint.
Au début de l’année 1556, il se rendit en Europe dans le but d’informer la Cour de la condition déplorable des indigènes, de faire imprimer ses œuvres, d’obtenir davantage de religieux dominicains pour le Pérou et dans l’intention de participer au Chapitre général de l’Ordre dominicain, mais il ne put finalement pas y assister. Il rencontra deux fois le roi Philippe II, remplissant ainsi son premier objectif, et réussit au nom des indigènes à s’opposer à la déclaration de perpétuité des encomiendas, puisqu’il tenait de leurs représentants le pouvoir qui lui avait été accordé ainsi qu’à Fray Bartolomé de Las Casas, O.P., avec qui il entretenait d’étroites relations. Il obtint également divers privilèges du Pape et du Maître général de l’Ordre des Prêcheurs.

Linguiste et ethnologue quechua

En 1560, il publia à Valladolid la première Gramática o arte de la lengua general de los indios de los reinos del Perú et le premier Lexicón o Vocabulario de la lengua general del PERV. Il s’agit des premiers ouvrages imprimés en langue quechua, nom générique donné par Fray Domingo à la langue indigène, dont il nommait les locuteurs en fonction de leur région d’origine. L’objectif de ses ouvrages était double : aider d’autres religieux à apprendre le qhichwa pour transmettre le message de l’Évangile et démontrer la capacité des indigènes à manier une langue de civilisation, c’est-à-dire réaffirmer l’humanité et la capacité rationnelle des indigènes. D’autre part, il a été un informateur précieux pour les travaux du chroniqueur Pedro Cieza de León, ainsi que pour Fray Bartolomé de Las Casas, O.P., qui a rapporté le mode de vie des indigènes pour son œuvre Apologética historia sumaria.

Évêque de La Plata (Charcas)

De retour à Lima au début de l’année 1561, en tant que procureur légal des Indiens du Pérou, il continue à lutter contre les prétentions des encomenderos à perpétuer le système de l’encomienda. Au cours de l’année 1562, il parcourt une partie de la vice-royauté péruvienne, de Lima à La Plata, assistant à de nombreuses réunions avec les caciques pour discuter de l’achat de la perpétuité des encomiendas avec le licencié Polo de Ondegardo, en vérifiant le refus des indigènes.
Au début de l’année 1562, il fut présenté comme évêque de Charcas par le roi Philippe II en raison de la vacance du siège de La Plata. Le frère Domingo, ayant appris sa nomination, s’est excusé d’accepter le poste. Le pape Pie IV lui accorda une concession papale lors du consistoire du 6 juillet 1562, mais les bulles lui parvinrent en novembre 1563. Finalement, à la demande du vice-roi Conde de Nieva et de l’archevêque de Lima, Fray Jerónimo de Loayza, O.P., déclina l’offre et il fut consacré dans l’église de Santo Domingo à Lima par le même archevêque Loayza, son compagnon dans le mouvement lascassien, le 26 décembre 1563. Il se rendit ensuite à son siège épiscopal dans la ville de La Plata, province de Charcas (1564). Premier évêque résident, il se consacre à l’organisation de son diocèse, achève la construction de la cathédrale et fonde une maison de recueillement. En 1567, il participe au IIe concile provincial de Chaux, convoqué pour appliquer les mandats du concile de Trente. De retour dans son diocèse, il est chargé d’appliquer les décisions du concile de Limassol, mais il doit aussi faire face à l’opposition de son chapitre cathédral et à la maladie qui mine sa santé. Après plus de six ans d’un épiscopat fructueux et d’un service de défense des indigènes, il meurt le 28 février 1570. Pleuré par tout le peuple et surtout par les indigènes, il est enterré dans l’église cathédrale de La Plata.

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