Le dixième ou dixième sou (néerlandais : Tiende penning) était un impôt conçu par le troisième duc d’Albe Fernando Álvarez de Toledo en 1569 pour financer les dépenses des tercios de l’Empire espagnol aux dépens des provinces des Pays-Bas, à l’époque sous domination espagnole. Le prélèvement excessif et les méthodes violentes de sa mise en œuvre ont conduit aux soulèvements qui ont aggravé la guerre des Flandres ou la guerre de Quatre-vingts ans.
Contexte
Au milieu du XVIe siècle, les Pays-Bas, appartenant à l’Empire espagnol sous le règne de Philippe II, entament une série de révoltes (connues sous le nom de guerre des Flandres ou guerre de Quatre-vingts ans), en conséquence des impositions religieuses catholiques auxquelles ils sont soumis par l’Espagne. Le rejet par les autorités espagnoles du compromis de Breda de 1566, par lequel la noblesse néerlandaise demandait la liberté de culte et l’abolition de l’Inquisition, a provoqué de violentes protestations populaires ; la création en 1567 de la Cour des Tumultes, qui devait punir ces protestations dans le sang, et la présence sur le sol néerlandais des tercios espagnols ont contribué à l’agitation. Le troisième duc d’Albe, Fernando Álvarez de Toledo, est gouverneur des Pays-Bas au nom du roi d’Espagne.
La taxe
Le duc d’Albe conçoit l’introduction d’un impôt destiné à couvrir les frais de maintien des tercios espagnols dans le pays. Le nouvel impôt, présenté le 20 mars 1569 aux États généraux des Pays-Bas réunis à Bruxelles, se compose de trois parties :
Les deux dernières impositions devaient être maintenues aussi longtemps que les besoins publics l’exigeraient.
Conséquences
Dans un pays comme les Pays-Bas, où le commerce est à la base de l’économie, ces taxes sont jugées exorbitantes. Le montant excessif à prélever a conduit les États généraux à rejeter le nouvel impôt.
Après des pourparlers entre les deux parties, les États acceptent de payer le centième, plus un versement annuel de deux millions de florins pendant deux ans. En août 1571, à l’expiration du délai convenu, le duc d’Albe, contre l’avis de ses conseillers, cherche à introduire le dixième, plus lucratif que les cotisations annuelles, en menaçant de recourir à la force militaire pour le percevoir si le duc refuse.
Le poids économique de l’impôt encourage l’émigration de la population à l’étranger ; le conflit entre l’Espagne et les Pays-Bas s’aggrave au-delà des impositions religieuses qui en sont à l’origine.
En 1572, les marchands hollandais, rejetant l’impôt, fermèrent leurs boutiques, provoquant de graves pénuries de produits de base et paralysant la vie quotidienne dans le pays. Pour donner l’exemple à la population, le duc d’Albe ordonne la pendaison de 18 d’entre eux, mais l’exécution est retardée par la prise de Brielle par les Mendiants de mer le 1er avril et le soulèvement généralisé des villes voisines.
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