Les élections générales de 2011 en Guyane, les treizièmes au suffrage universel et les neuvièmes depuis l’indépendance, ont eu lieu le 28 novembre 2011 pour renouveler les 65 sièges du Parlement unicaméral, appelé Assemblée nationale, qui sera à son tour chargé d’élire le président de la République coopérative pour un mandat de cinq ans au maximum. Dans le même temps, les dix conseils démocratiques régionaux des différentes subdivisions de premier niveau du pays ont été renouvelés.
Le président Bharrat Jagdeo, membre du People’s Progressive Party (PPP) au pouvoir depuis 1992, ne pouvait pas se représenter car il avait déjà effectué deux mandats complets (après la démission de Janet Jagan, dont le mandat s’est achevé entre 1999 et 2001) et la constitution ne lui permettait pas de se présenter pour un troisième mandat. Il est toutefois resté à la tête du PPP et a soutenu la candidature du député Donald Ramotar. Le principal parti d’opposition, le People’s National Congress (PNC), dirigé par Robert Corbin, a formé une alliance avec plusieurs partis minoritaires de gauche, appelée A Partnership for National Unity (ANU), qui a ensuite changé de nom pour devenir A Partnership for National Unity (APNU), la première grande coalition électorale de l’histoire du pays. Face aux piètres résultats électoraux de Corbin lors des élections de 2006, l’alliance a présenté la candidature de David Granger, militaire à la retraite, également membre du PNC. Le troisième parti du pays, l’Alliance pour le changement (AFC), qui avait obtenu de bons résultats en tant que troisième force lors des élections précédentes, a présenté la candidature de Khemraj Ramjattan, aux dépens de son leader Raphael Trotman, qui était son colistier. Le quatrième et dernier candidat était The United Force (TUF), qui présentait Peter Persaud à la présidence, le parti étant dirigé par Manzoor Nadir. De ce fait, pour la première fois dans l’histoire de la Guyane, aucun des quatre candidats à la présidence n’était le chef du parti qui l’avait désigné.
Le jour du scrutin, le 28 novembre, a été déclaré jour férié et des troupes militaires ont patrouillé dans les rues pour éviter les violences qui avaient caractérisé les élections précédentes. Le PPP a été pour la cinquième fois le parti le plus voté avec 48,60 % des voix contre 40,81 % pour la coalition dirigée par le PNC, 10,32 % pour l’AFC et seulement 0,26 % pour la Force unie. Le taux de participation a atteint 72,92 % des électeurs inscrits, soit une légère augmentation par rapport à l’élection précédente. Le résultat a permis à Ramotar d’être élu président de la République pour la période 2011-2016. Cependant, pour la première fois depuis les années 1990, le PPP n’a pas réussi à obtenir la majorité absolue avec seulement 32 des 65 sièges, soit un de moins que ce qui était requis. Le PNC a remporté 26 sièges et l’AFC 7, donnant à l’opposition unie un quorum de 33 sièges. C’est également la première fois depuis sa création en 1960 que la Force unie n’obtient pas au moins un siège au Parlement. Ramotar a annoncé la formation d’un gouvernement minoritaire, le premier dans l’histoire de la Guyane.
Conséquences
Le PPP gagne pour la cinquième fois consécutive, mais avec un gouvernement minoritaire. Le candidat du PPP, Donald Ramotar, est élu président, mais les partis d’opposition obtiennent la majorité absolue à l’Assemblée nationale.