H.R. 4437

H.R. 4437 (The Border Protection, Antiterrorism, and Illegal Immigration Control Act of 2005) est une initiative adoptée par le corps législatif américain le 16 décembre 2005 par 239 voix contre 182. Elle est également connue sous le nom de « projet de loi Sensenbrenner », car son auteur à la Chambre des représentants était James Sensenbrenner. Ce projet de loi est actuellement (3 avril 2006) en cours d’examen par le Sénat américain, suite aux amendements proposés par la Commission judiciaire du Sénat.

Dispositions de la loi

Le projet de loi adopté par la Chambre des représentants, y compris les amendements, contient notamment les lois suivantes :

Archivé le 1er décembre 2008 sur Wayback Machine.

Interdit l’aide aux immigrés sans papiers

Le fait d' »aider » des immigrants illégaux à « rester aux États-Unis … en sachant ou en ignorant ouvertement que cette personne est un immigrant qui n’a pas l’autorisation légale de résider ou de rester aux États-Unis » constitue un délit. En outre, la peine d’emprisonnement qui s’applique à un immigrant illégal s’appliquerait également à toute personne qui « héberge ou aide sciemment » cet immigrant « à entrer de nouveau aux États-Unis ». Bien que ces dispositions ne soient peut-être destinées qu’à blanchir les coyotes, elles englobent, telles qu’elles sont rédigées, toute organisation caritative, église ou voisin d’un immigrant clandestin qui l’aide à rester aux États-Unis, par exemple en lui fournissant de la nourriture, des vêtements ou un abri.
Les lois existantes interdisent déjà d' »aider et d’encourager » les immigrés clandestins. Ce projet de loi, cependant, est spécifiquement conçu pour renforcer l’application des lois contre la traite des êtres humains.

Débat

Un large éventail de groupes d’immigrés et de défense de la justice sociale, d’organisations humanitaires et confessionnelles, ainsi que des groupes tels que les partisans de La Raza, s’opposent à la version du projet de loi présentée par la Chambre des représentants. Parmi les critiques soulevées par les groupes d’opposition, on trouve le fait que la législation proposée affectera injustement et sévèrement plus de 11 millions d’immigrants illégaux et ceux qui les fréquentent, qu’elle comprend des mesures qui créent des obstacles substantiels à la politique communautaire, et qu’il s’agit du projet de loi anti-immigration le plus draconien depuis plus d’un siècle.
Lors de l’examen de ce projet de loi, il est important de souligner qu’il ne privilégie aucun groupe particulier par rapport à un autre ; son adoption concernerait tous les étrangers en situation irrégulière vivant aux États-Unis. Le fait que la plupart des protestations à ce jour soient venues principalement des centres de population mexicains et hispaniques s’explique par le fait que les Mexicains constitueraient le groupe le plus important d’immigrés clandestins dans le pays.
Les opposants au projet de loi affirment qu’il comprend des mesures qui violeraient les droits de l’homme des demandeurs d’asile en les privant de protections juridiques, en criminalisant leur statut alors qu’ils n’en ont pas le contrôle et en limitant considérablement leur accès aux services essentiels. Il redéfinirait également les sans-papiers comme des criminels et punirait toute personne coupable de les avoir aidés. Elle créerait également un ensemble de peines minimales pour une variété de délits, dont certains exposeraient les travailleurs humanitaires, les enseignants des écoles publiques, les travailleurs religieux et d’autres personnes dont le seul but est de fournir de l’aide et un abri à des peines minimales obligatoires de cinq ans d’emprisonnement.
De l’autre côté du débat, on affirme que le fait de vivre illégalement aux États-Unis est un crime et que ce projet de loi ne cherche qu’à appliquer des codes d’immigration en vigueur depuis longtemps. Les partisans du projet de loi insistent sur le fait qu’il renforcera la sécurité des frontières en augmentant le nombre d’agents de l’immigration et des douanes à la frontière, ce qui contribuera à réduire l’entrée éventuelle de terroristes dans le pays, et que son adoption pourrait contribuer à lutter contre le trafic de drogues et d’êtres humains du Mexique vers les États-Unis en privant les trafiquants de sources et de contacts du côté américain de la frontière.

Manifestations

Des millions de personnes, tant des immigrants illégaux que des résidents légaux qui les soutiennent, ont protesté contre la législation, affirmant qu’elle pourrait séparer les familles et entraîner des déportations massives. Leurs dirigeants ont appelé le Congrès à adopter un projet de loi qui permettrait aux personnes actuellement sans papiers et non autorisées à résider légalement dans le pays de bénéficier d’un statut légal ou d’une amnistie. Actuellement, le Sénat américain a examiné plusieurs projets de loi qui ont supprimé certaines des dispositions de la loi H.R. 4437, notamment celles qui font de la présence illégale un délit et qui criminalisent l’aide aux immigrés clandestins. En outre, de nombreuses villes et comtés ont pris officiellement position contre le projet de loi. Les dirigeants syndicaux se sont également opposés au projet de loi, bien que le mouvement syndical soit divisé entre les partisans d’un programme de travailleurs invités et les partisans d’une amnistie pour ceux qui résident actuellement en situation irrégulière, deux des dispositions actuellement contenues dans certains projets de loi du Sénat.
Le Minuteman Project estime que le soutien au projet de loi H.R. 4437 est le premier pas vers le contrôle des frontières. Par ailleurs, de nombreux citoyens s’opposent aux immigrés clandestins et à leurs demandes d’amnistie ou de statut légal.
Le lundi 1er mai était une « journée sans immigrés », au cours de laquelle les immigrés clandestins et leurs sympathisants étaient encouragés à ne rien acheter et à ne pas aller au travail ou à l’école. L’objectif était d’avoir un impact sur l’économie et de montrer au public à quel point elle dépend de l’immigration clandestine. Elle a rassemblé au moins un million de manifestants dans tout le pays, bien que certaines sources estiment que plus de deux millions de manifestants sont descendus dans la rue. Des marches ont eu lieu à Los Angeles, New York, Chicago et même dans des villes plus petites de Pennsylvanie, de Virginie et de Caroline du Nord. À Los Angeles, les deux marches de boycott ont rassemblé environ 600 000 personnes. Après la deuxième plus grande grève à Chicago, on estime que plus de 400 000 personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur soutien à la réforme de l’immigration.

Sources et notes

1) ^ H.R. 4437, Section 202, modifiant 274(a)(1)(C), THOMAS (Bibliothèque du Congrès)
2. ^ H.R. 4437, Section 205, THOMAS (Bibliothèque du Congrès)

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