Hernando de Trejo y Sanabria

Hernando de Trejo y Sanabria ou Fernando de Trexo y Sanabria, O.F.M. (San Francisco de Mbiaza – aujourd’hui au Brésil – ou Asunción, tous deux dans le gouvernorat du Río de la Plata et du Paraguay, 1554 ou 1556 ? – f. gouvernorat de Tucumán, 21 décembre 1614) était un frère franciscain et un protecteur créole, membre de la noble famille Sanabria, qui fut affecté comme second évêque de Córdoba del Tucumán de 1594 à 1614.

Biographie

La date et le lieu de naissance d’Hernando de Trejo y Sanabria sont contestés. Il est possible qu’il soit né en 1554 dans le village atlantique espagnol de San Francisco de Mbiaza, sur le territoire de l’ancien gouvernorat du Río de la Plata et du Paraguay, fondé l’année précédente par son père, capitaine Fernando de Trejo y Carvajal et où il avait épousé la mère d’Hernando – près du futur village portugais de São Francisco do Sul, qui sera fondé en 1658 par Manuel Lourenço de Andrade, dans l’actuel Brésil – qui formait une entité autonome dans la vice-royauté du Pérou, au sein de l’empire espagnol.

Il est peu probable qu’il soit né en 1556 dans la ville d’Asunción del Paraguay, capitale de ce gouvernorat, où ses parents s’étaient déplacés par voie terrestre après le dépeuplement de cette ville atlantique, puisque sa sœur utérine Inés Suárez de Toledo était née à cette date.
Sa mère était María de Sanabria Calderón, fille de l’adelantado Juan de Sanabria e Hinojosa et de Mencia Calderón Ocampo, qui devint veuve entre février et avril 1558 et se remaria entre janvier et mars 1559 avec Martín Suárez de Toledo, gouverneur de 1573 à 1574, mariage dont naquit entre autres Hernando Arias de Saavedra, futur gouverneur du Río de la Plata et du Paraguay à partir de 1592, et donc demi-frère d’Hernando de Trejo.

En 1568, il est envoyé étudier à Lima et entre dans l’ordre franciscain. Membre de cet ordre mendiant, il est ordonné prêtre en 1576. En 1588, l’ordre le nomme administrateur supérieur du Pérou.

Lorsque l’évêque Francisco de Victoria démissionne de l’évêché de Tucumán, le Conseil des Indes, avec l’appui du vice-roi du Pérou, propose Hernando de Trejo au roi Philippe II comme candidat à l’épiscopat. En 1592, il fut nommé par le roi évêque du gouvernorat de Tucumán, dont le siège se trouvait à Santiago del Estero, et le pape Clément VIII l’approuva en 1594, l’investissant et le consacrant à Quito. Dans son diocèse, il encouragea l’évangélisation des populations indigènes.

En 1509, il organisa le premier synode de Tucumán, en 1606 le deuxième et en 1607 le troisième, tous tenus dans la ville de Santiago del Estero. Il fit également reconstruire l’église cathédrale de cette ville, créa des confréries pour les Indiens, les Noirs et les mulâtres, et mena une campagne contre le service personnel des aborigènes.
En 1601, l’évêque Trejo y Sanabria écrit au roi Philippe III pour lui faire part de la nécessité de créer un séminaire rattaché à l’église cathédrale. En réponse à cette demande, le roi autorise sa création par décret royal en 1603.

Dans les réductions qu’il fonde, l’évêque introduit l’industrie de la coloration en s’inspirant de la technique de teinture des indigènes.

Il eut l’idée de doter la ville de Cordoue d’une université, pour laquelle, en 1612, il fit don de ses futurs salaires et de tous ses biens afin que les Jésuites puissent la construire dans la « Manzana Jesuítica ». C’est là que commença à fonctionner, en 1613, le « Colegio Máximo », où l’on donnait des cours de philosophie et de théologie et qui fut le noyau de ce qui est aujourd’hui l’université nationale de Cordoba, en Argentine.

Il a soutenu le travail missionnaire et éducatif des Jésuites et la fondation du premier couvent féminin de la province, celui de Santa Catalina de Siena de Córdoba, fondé par Leonor de Tejeda en 1613.

L’évêque Hernando de Trejo y Sanabria est mort quelque part dans le gouvernorat de Tucumán le 21 décembre 1614.



Hommage

Le provincial, le père Tomás Travi, a demandé à la Commission nationale des musées de transférer la pierre tombale de l’évêque Trejo y Sanabria à Cordoue. Une fois l’autorisation obtenue, la tâche a été confiée au Père Avelino Gómez Ferreira S.J.
La rue « Obispo Trejo », par laquelle on accède au musée et à la bibliothèque principale de l’université de Cordoue, a été baptisée en sa mémoire. Une rue de Madrid porte également son nom, dans la cité universitaire de Madrid.

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