Homo habilis

Australopithecus habilis Wood et Collard, 1999
Homo microcranous Ferguson, 1995
Homo gautengensis ? Curnoe, 2010
Homo rudolfensis ? Alexeev, 1986

Homo habilis (du latin homo, « homme », et habilis, « habile ») est une espèce d’humain archaïque du Pléistocène inférieur. Il vivait en Afrique du Sud et de l’Est il y a environ 2,3 à 1,65 millions d’années. Après la description de l’espèce en 1964, l’Homo habilis a été très controversé et de nombreux chercheurs ont recommandé de le synonymiser avec l’Australopithecus africanus, le seul homininé connu à l’époque. Cependant, l’Homo habilis a été de plus en plus reconnu au fil du temps et des découvertes. Dans les années 1980, il a été proposé que l’Homo habilis soit un ancêtre humain ayant évolué directement vers l’Homo erectus, dans la lignée directe de l’homme moderne. Ce point de vue fait aujourd’hui l’objet d’un débat. Plusieurs spécimens d’espèces non identifiées ont été attribués à l’Homo habilis, ce qui a donné lieu à des arguments en faveur de sa division en « Homo rudolfensis » et « Homo gautengensis », dont seule la première a reçu un large soutien.
Le nom habilis a été suggéré par Raymond Dart, en raison de son association avec des concepts tels qu’habile, vigoureux et mentalement capable, et fait référence à la découverte d’instruments lithiques probablement fabriqués par lui. Des études détaillées des restes squelettiques de ses mains ont été menées pour vérifier s’il était réellement possible que cet Homo les ait fabriqués. Les scientifiques ont conclu qu’il était capable d’exercer une pression de préhension pour effectuer les manipulations nécessaires à la fabrication d’outils en pierre ; il s’agissait probablement d’un carnivore opportuniste, c’est-à-dire d’un charognard.

Ils montrent une augmentation significative de la taille du cerveau par rapport à l’Australopithèque, qui a été estimée entre 510 cm³ et 600 cm³ (d’après KNM-ER 1813) et 800 cm³ (d’après OH 24).

La plupart des restes ont été trouvés au Kenya, dans la localité de Koobi Fora, et en Tanzanie, dans les célèbres gorges d’Olduvai.

Certains auteurs remettent en cause son appartenance à Homo, selon une interprétation restrictive de la diagnose du genre, et l’attribuent soit à Australopithecus, soit proposent de définir un nouveau genre pour cette espèce dans lequel Homo rudolfensis serait également inclus.

Caractéristiques physiques

Les principales caractéristiques sont les suivantes :

L’analyse de certains restes squelettiques retrouvés permet de reconnaître qu’il s’agit d’une espèce dont l’apparence est beaucoup plus humaine que celle que l’on trouve chez les australopithèques. La tête du fémur est plus grande, plus courte et plus ronde. Le bassin a également une apparence plus moderne.
Leur taille était similaire à celle de l’Australopithecus africanus, soit environ 1,3 m, et leur poids moyen était de 52 kg pour les mâles et de 32 kg pour les femelles.

Les découvertes faites en Afrique du Nord-Est (région du lac Turkana) par Louise et Meave Leakey (filles de Louis et Mary Leakey) et publiées en 2007 rapprochent l’existence de l’Homo habilis de dates plus récentes : Les chercheurs estiment qu’au départ, il n’y aurait pas eu de conflits majeurs entre les deux espèces, mais que la croissance de la population d’Homo erectus aurait conduit à une lutte pour les ressources dont Homo erectus serait sorti triomphant. Ce même constat met en revanche en doute une filiation directe entre les deux espèces. Bien que certains auteurs, comme Erik Trinkaus, estiment que la coexistence n’exclut pas la possibilité que l’Homo habilis ait été un ancêtre direct de l’H. erectus.

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