L’immigration tchèque au Chili s’entend comme le mouvement migratoire des régions historiques qui constituent la République tchèque : la Bohême, la Moravie et la Silésie, vers la République du Chili. La République tchèque étant un État relativement récent, créé après la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1993, il est difficile de définir exactement ce que l’on entend par « Tchèque » en tant que tel. Alors que certains l’incluent dans le concept de nation, d’autres la considèrent comme un groupe ethnique distinctement tchèque, à l’exclusion d’autres groupes tels que les Allemands des Sudètes ou les Judéo-tchèques. Bien qu’historiquement leur présence ne soit pas aussi importante que celle d’autres immigrants européens dans le pays du cône sud, ils constituent actuellement la cinquième plus grande diaspora tchèque des Amériques.

Allemands des Sudètes

La ville de Nueva Braunau, dans la région des lacs, a été fondée par un groupe d’immigrants germanophones originaires de l’actuelle ville tchèque de Broumov, qui se considéraient comme des Allemands ethniques des Sudètes lorsque ces territoires appartenaient à l’Empire austro-hongrois. De même, la ville de Colonia Humán, aujourd’hui entièrement contiguë à la ville de Los Ángeles dans la région du Biobío, et Puyuhuapi dans la région d’Aysén doivent leur fondation et leur colonisation à des colons germaniques venus de différentes parties de l’Europe, y compris des immigrants des territoires tchèques actuels.
Après l’expulsion des Allemands de Tchécoslovaquie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau groupe de Tchèques allemands des Sudètes a émigré en Amérique du Sud, dans le cas du Chili, pour s’installer principalement dans les colonies allemandes du sud du pays, dont Puyuhuapi. Les Allemands vivant avec les Tchèques parlaient couramment le tchèque lorsqu’ils communiquaient avec eux.

Immigration tchécoslovaque

Depuis la création de la Tchécoslovaquie en 1918, il y a eu de petites vagues d’immigration tchèque au Chili. Depuis la création d’un État socialiste en 1948, certains Tchèques ont demandé l’asile politique au Chili. En 1939, l’entreprise de chaussures Bata, fondée par le Tchèque Tomáš Baťa, a ouvert sa première usine et son premier magasin au Chili, devenant ainsi l’une des plus grandes usines de chaussures du pays et un exemple de modèle de protection sociale pour ses employés. En 1940, les travailleurs ont fondé le Club sportif Thomas Bata en l’honneur de ce dernier.

Pendant l’occupation de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne nazie, un groupe de Juifs est arrivé au Chili pour échapper à l’Holocauste et aux confiscations et persécutions ultérieures du régime communiste.

La communauté tchèque aujourd’hui

La République tchèque et le Chili ont tous deux retrouvé la démocratie au cours de la même période, mettant fin à leurs régimes totalitaires respectifs d’idéologies opposées : en 1989 avec la révolution de velours tchécoslovaque et en 1990 avec la transition démocratique chilienne, ce qui a signifié une ouverture internationale pour les deux nations.
Le Círculo Chileno-Checo est la principale organisation de la colonie tchèque vivant dans le pays. Il mène des activités socioculturelles pour la diffusion de la culture tchèque dans le pays et collabore également avec l’ambassade tchèque au Chili, en organisant des présentations artistiques et des ateliers, en célébrant des fêtes tchèques, telles que la Saint-Venceslas, et en parrainant l’école de la République tchèque à Peñaflor, entre autres activités.

Dans le centre historique de la capitale chilienne, une rue a été baptisée Lídice en commémoration du village tchèque détruit par les nazis pour venger l’assassinat de l’officier militaire Reinhard Heydrich, qui était le protecteur de la Moravie et de la Bohême.

Les Tchèques au Chili

Parmi les Tchèques qui ont apporté leur contribution au Chili, on peut citer l’homme d’affaires Milan Platovsky, le sportif Benedicto Kocian, qui a introduit le volley-ball dans le pays, le joueur d’échecs Walter Ader, le peintre František Ota, le philosophe Ernst Tugendhat, qui a travaillé pendant quatre ans à la Pontificia Universidad Católica de Chile, et la famille Kantor, qui se distingue dans le monde des affaires, puisqu’elle est à l’origine de Dimacofi, et dans le monde politique, où se distingue Pauline Kantor, ancienne ministre des sports.

L’ingénieur tchèque Pavel Pavel a élaboré une théorie scientifique sur la façon dont les moais ont été érigés sur l’île de Pâques, pour laquelle il a effectué plusieurs expéditions sur l’île polynésienne du Chili insulaire entre 1986 et 2003.

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