L’informatique parasitaire est un paradigme de programmation par lequel une application parvient à effectuer des calculs complexes en utilisant des interactions autorisées avec d’autres applications. Il trouve son origine dans un article publié dans Nature en 2000.
L’article original utilisait deux ordinateurs communiquant via l’internet et le protocole TCP/IP, dans le cadre d’une session de communication standard. L’un des ordinateurs tente de résoudre un problème complexe, le problème de satisfiabilité de la logique booléenne, ou 3-SAT, en décomposant le problème original en un nombre considérable de problèmes plus petits. Chacun de ces petits problèmes est codé comme une relation entre une somme de contrôle et un paquet de réseau, de sorte que vérifier si la somme de contrôle est correcte ou non est la solution du petit problème. L’ordinateur envoie ces paquets à l’ordinateur cible, l’ordinateur cible vérifie la somme de contrôle du paquet reçu, si elle est correcte, il demande d’autres paquets, si elle est incorrecte, il demande une retransmission.
De cette manière, l’ordinateur qui reçoit les paquets et vérifie les sommes de contrôle effectue des calculs au profit de l’ordinateur demandeur, sans en être conscient, et ne fait rien d’autre que de maintenir une session TCP/IP normale.
La preuve de concept dans le travail original est extrêmement inefficace, car la quantité de ressources informatiques nécessaires pour générer et envoyer les paquets dépasse facilement les ressources informatiques demandées à l’autre extrémité ; le problème 3-SAT aurait pu être résolu beaucoup plus tôt s’il avait été analysé uniquement localement. En outre, dans la pratique, les paquets devront probablement et occasionnellement être effectivement retransmis lorsque des erreurs réelles de transmission et/ou de réseau se produisent.
En tout état de cause, le calcul parasite au niveau de la somme de contrôle n’est qu’une preuve de concept. Les auteurs de l’article original suggèrent qu’en déplaçant le calcul le long de la pile de protocoles, on peut arriver à un point où le calcul demandé à l’hôte ou aux hôtes favorise le parasite.