Inuit

Inuit est un nom commun désignant les différents peuples qui habitent les régions arctiques de l’Amérique du Nord. Le mot signifie « le peuple » (inuktitut, inuit), le singulier étant inuk, qui signifie « homme » ou « personne ».

Le mot Esquimau est tombé en désuétude au Canada, où il est considéré comme péjoratif et raciste. Seul le mot Inuit est officiellement utilisé. En Alaska et en Sibérie, les Yupiks sont toujours appelés Esquimaux, tandis qu’au Groenland, les deux termes sont utilisés.

Origines et migrations

Les Inuits trouvent leurs origines en Sibérie, dans le nord-est de l’Asie. Leurs ancêtres eskimo-aléoutes ont traversé le détroit de Béring et se sont installés en Amérique du Nord. Vers l’an 1000, la culture de Thulé est apparue en Alaska, à l’origine du peuple inuit, qui s’est rapidement répandu vers l’est dans la région arctique. Les Inuits atteignent le Groenland vers 1300 et le Labrador vers 1500, remplaçant la culture dorsétienne sur l’ensemble du territoire situé au nord de la limite des arbres arctiques, à l’exception de l’île de Coats et de quelques îles voisines de la baie d’Hudson, habitées par les Sadlermiut jusqu’en 1903.

Le peuple Inuit

Inuit est le nom générique des groupes humains qui habitent l’Arctique. Les Inuits vivent dans l’Arctique depuis des milliers d’années et ont une grande expérience de la survie sur la glace. Ils vivent dans les toundras du nord du Canada, de l’Alaska et du Groenland. On estime à 150 000 le nombre de personnes vivant dans cette région. Ils mènent une vie nomade, suivant les migrations des animaux qu’ils chassent, notamment les caribous, les ours, les baleines et les phoques. Ils prélèvent toutes les parties possibles de ces animaux et d’autres pour se nourrir, s’abriter, se loger et se procurer des outils de chasse. La chasse au phoque et la pêche leur permettent de se nourrir même pendant le rude hiver arctique. Parfois, les Inuits utilisent des igloos la nuit ou pendant les périodes de chasse pour atténuer les effets possibles des conditions météorologiques.

Le chien de traîneau joue un rôle important dans la vie des Inuits. Sur la neige ou la glace, un attelage de chiens tire le qamutik, un traîneau fait de bois, d’os d’animaux, de fanons de baleine et même de poisson congelé.

Les Inuits sont organisés en groupes familiaux et chaque membre se voit attribuer une tâche spécifique. La culture inuit du Canada est surtout connue pour son artisanat, en particulier ses sculptures, principalement en pierre à savon, dont la vente constitue une importante source de revenus pour plusieurs communautés inuit.
En 1902-1904, Knud Rasmussen entreprend sa première expédition, The Literature Expedition, avec Jørgen Brønlund, Harald Moltke et Ludvig Mylius-Erichsen, pour étudier la culture des Inuits. La grande réussite de Knud Rasmussen est la cinquième expédition de Thulé (1921-1924) : une équipe de sept hommes, dont Peter Freuchen, traverse près de 29 000 kilomètres du Groenland au Pacifique pour retrouver les origines du peuple inuit. Ils ont recueilli des traditions, effectué des fouilles et vécu avec les Inuits.

Aujourd’hui, en raison de la forte mondialisation, leur mode de vie originel a changé, bien qu’ils pratiquent encore certaines de leurs coutumes, comme la chasse aux phoques. Cependant, les mêmes questions politiques se posent pour les Inuits et les Amérindiens. Le plus important processus de revendication territoriale de l’histoire du Canada a abouti en 1999 à la création du Nunavut, un nouveau territoire conçu comme la patrie de la majorité des Inuits du Canada, d’où le nom « Notre Terre ». Par ailleurs, pour répondre aux revendications des Inuits de la région du Nunavik, dans l’Arctique québécois, le gouvernement du Québec a créé l’Administration régionale Kativik, dans le cadre de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Au Canada, les Inuits sont représentés par l’Inuit Tapiriit Kanatami.

Mythologie

Les peuples inuits possèdent une riche mythologie transmise oralement qui explique leurs traditions et l’origine du monde qu’ils habitent. La religion inuit est basée sur des principes animistes et chamaniques. Les animaux ont une âme et le chasseur doit accomplir une courte cérémonie à sa mort pour que son âme rejoigne le monde non terrestre. Les gens vont au paradis ou en enfer lorsqu’ils meurent, mais une partie de leur âme passe à un parent nouveau-né. À l’origine du monde, explique-t-on, il y avait un homme et une femme, sans aucun animal. Puis la femme demanda à Kaila, le dieu du ciel, de peupler la terre. Kaila lui ordonna de faire un trou dans la glace pour pêcher. Puis, un par un, elle sortit tous les animaux du trou. Le caribou fut le dernier. Kaila lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire, car il allait nourrir son peuple. Les caribous se multiplièrent et les enfants des humains purent les chasser, manger leur viande, tisser leurs vêtements et fabriquer leurs tentes. Cependant, les humains choisissaient toujours les plus beaux, les plus gros caribous. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades, et les Inuits n’en voulurent plus. La femme se plaint alors à Kaila. Il la renvoya sur la glace et elle attrapa le loup, envoyé par Amarok, l’esprit du loup, pour manger les animaux faibles et malades afin de maintenir les caribous en bonne santé. Dans d’autres mythologies inuites, l’animal gardien de l’être humain est le corbeau.
La légende de Sedna explique l’origine des animaux marins et les changements dans la mer par la présence de Sedna, une jeune fille enlevée loin de son père mais finalement sacrifiée, et qui vit dans la mer.

Les montagnes proviennent du combat de deux géants ou tuniq, trompés par un chasseur inuit qu’ils voulaient manger.

Langue

La langue inuit appartient, avec les langues yupik, à la branche esquimaude des langues eskimo-aléoutes. Il s’agit plus d’un continuum dialectal que d’une langue unique ; ce continuum peut être grossièrement divisé en seize dialectes, que l’on peut classer en quatre groupes :



Galerie

Nowadlook (Nora) Otenna, femme inuit (Alaska, États-Unis, 1907)

Homme inupiat (île King, Alaska, États-Unis, 1906)

Intérieur d’un igloo (20e siècle)

Cuisine inupiat (Alaska, États-Unis, 1916)



Famille inuit sur l’île King (Alaska, États-Unis, 1906)

Mère inuite

Deux jeunes mères inuites avec leur amauti (Anorak à capuchon), Pond Inlet 1995

Qamutik (traîneau) traditionnel, Cape Dorset

Inuit dans un kayak, (1929, photo d’Edward S. Curtis)



Chasseur inuit avec un harpon à pointe tournante (Archives Glenbow)

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