Jaime Semprún (Paris, 26 juillet 1947 – Idem, 3 août 2010) était un écrivain, essayiste, traducteur et éditeur français d’origine espagnole. Il est le fils de l’actrice Loleh Bellon et de l’écrivain Jorge Semprún. Il a fondé et dirigé les Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances à partir de 1991.
Biographie
Dans les années 1970 et 1980, il est ami avec Guy Debord, fondateur de l’Internationale situationniste, qu’il rencontre par l’intermédiaire de l’ancien situationniste Eduardo Rothe. En 1974, il participe à la rédaction du livre de son oncle Carlos Semprún Maura, Revolución y contrarrevolución en Cataluña (1936-1937). En 1975, Semprún écrit un livre sur la Révolution sociale au Portugal et en 1976 un livre contre les intellectuels français et le concept de récupération, illustré de plusieurs exemples (Précis de récupération). Ces deux livres ont été publiés par Champ Libre.
En ce qui concerne la situation en Espagne, Jaime Semprún a écrit en 1976, avec Miguel Amorós, les textes du Manuscrit trouvé à Vitoria sous le nom de Los Incontrolados, participant ainsi au mouvement ouvrier autonome qui a contesté radicalement le processus de la transition démocratique. Le fait d’avoir pris pour nom « Los Incontrolados » donne raison à l’infâme sambenito que la coalition formée par la bourgeoisie républicaine et la bureaucratie politico-syndicale de 1936 a accroché aux révolutionnaires qui n’obéissaient à personne d’autre qu’à eux-mêmes en combattant leurs ennemis extérieurs (le fascisme et la bourgeoisie réactionnaire) et intérieurs (les staliniens et la bourgeoisie républicaine).
Avec son ouvrage La Nuclearización del mundo (La nucléarisation du monde) publié en 1980, Jaime Semprún critique les dégâts causés par l’énergie nucléaire.
À partir de 1984, Jaime Semprún est le principal animateur du groupe et de la revue post-situationniste Encyclopédie des Nuisances, qui devient une maison d’édition en 1991.
Dans ses essais, Jaime Semprún développe une critique radicale de l’État et de la société industrielle. Il a traduit en français et publié les quatre volumes d’Essais, articles et lettres de George Orwell. L’Encyclopédie des Nuisances a également publié des ouvrages de Günther Anders, Walter Benjamin, René Riesel, Miguel Amorós, Theodore Kaczynski, Baudouin de Bodinat et Lewis Mumford.
En 1997, il publie L’Abîme se repeuple dans lequel il s’interroge sur les conséquences des progrès de l’efficacité économique, et notamment sur l’adaptation des nouvelles générations à des conditions nouvelles où les hommes ne sont plus que les parasites des machines qui assurent le fonctionnement de l’organisation sociale. Semprun écrit : » C’est pourquoi, lorsque le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus ennuyeuse en demandant : « Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? », il évite de poser cette autre question, vraiment dérangeante : « A quels enfants allons-nous laisser le monde ? » « .
Dans son livre Défense et illustration de la novlangue française publié en 2005, Jaime Semprun analyse la dégradation de la langue française à l’ère de l’omniprésence de la technologie et de l’informatique.
En 2008, quarante ans après Mai 68 et vingt ans après les Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord, Jaime Semprun a publié, en collaboration avec René Riesel, Catastrophisme : gestion des catastrophes et soumission durable, un livre dans lequel il poursuit sa critique de la société industrielle contemporaine et des pseudo-contestataires que sont les diverses gauches, les mouvements citoyens, les partisans de la décroissance ou de l’écologisme d’État. L’annexe contient une critique du livre d’Anselm Jappe, Les aventures de la marchandise.
Jaime Semprún est décédé d’une hémorragie cérébrale le 3 août 2010 à l’âge de 63 ans.
En janvier 2011, l’Encyclopédie des Nuisances a publié un texte posthume de Semprun intitulé Andromaque, je pense à vous ! Ce texte inédit, écrit en 2000 pour le premier anniversaire de la mort de sa mère Loleh Bellon (1925-1999), est une dérive sentimentale dans Paris. Le livre présente également deux fragments d’essais sur le peintre Pascal Vinardel et l’abolition de l’art dans la société de masse.
Ouvrages publiés
En anglais :
En français :
Correspondance :
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