Jeu de cartes en français

Le jeu de cartes français est un jeu de cartes, ou cartes à jouer, composé de 52 cartes réparties en quatre couleurs : cœur, carreau, trèfle et pique.

Les couleurs

L’origine des symboles du jeu de cartes français n’est pas claire. Certains considèrent qu’il s’agit d’une adaptation des signes allemands. Les glands et les feuilles seraient devenus respectivement trèfle et pique, tandis que les cœurs seraient restés et que les cloches auraient été remplacées par des carreaux, ce qui constituerait l’apport français original aux symboles des couleurs.

D’autres croient à l’influence du jeu espagnol et du tarot. La forme des calices ou des coupes aurait conduit aux cœurs, les trèfles auraient été un dérivé des feuilles de trèfle, les piques – les pointes des lances – auraient remplacé les épées comme signe militaire, et les diamants – symbole de richesse – auraient remplacé les ors. Cependant, le nom français de cette dernière couleur, le carreau, n’a rien à voir avec la richesse et tout à voir avec la forme du motif.

Quelle que soit leur origine, les jeux de cartes portant des symboles français étaient déjà utilisés dans les premières décennies du XVe siècle. Certains attribuent même leur invention au chevalier Étienne de Vignolles, plus connu sous le nom de La Hire, mort en 1442.

Le père jésuite Menéstrier (1631-1705), dans un article publié en 1702 dans le Journal de Trévoux, affirme que les premières cartes à jouer françaises ont été fabriquées en Espagne en 1392 pour le divertissement du roi Charles III de Navarre, qui souffrait de crises de mélancolie, et que le jeu symbolisait la structure féodale.

L’as

L’as peut fonctionner comme une carte de valeur 1 et de valeur supérieure à celle du roi R (K dans le jeu anglais), soit quatorze (onze au blackjack), très utile au BlackJack et lors de la formation de quintes au poker, donnant dans ce jeu les meilleures chances de gagner.

Les chiffres

Chacune de ces couleurs est composée de treize cartes : Une, Deux, Trois, Quatre, Cinq, Six, Sept, Huit, Neuf, Dix, représentées par les chiffres correspondants, et les trois figures, appelées Valet (V), Dame (D) et Roi (R).

Par rapport aux autres jeux de l’époque, le jeu français est original par l’adoption d’une figure féminine, la Dame, comme figure intermédiaire entre le Valet et le Roi, puisque dans le jeu allemand (Oberman) ainsi que dans les jeux italien et espagnol (chevalier/cheval) cette figure est masculine. En fait, le jeu espagnol avait déjà une reine dans le passé ; le problème est que les couleurs étaient composées de 14 cartes, de 1 à 10, avec quatre figures : valet, cavalier, reine et roi, mais la reine portait le numéro 13, ce qui était de mauvais augure pour les joueurs, et a été supprimée, et le roi est resté 13, de sorte que le 10 a également dû être supprimé. Cependant, le jeu de tarot a conservé les quatre figures. Quoi qu’il en soit, la reine a été choisie à la place du chevalier. La raison de cette préférence n’est pas connue ; elle est peut-être due à l’influence des reines françaises ou à Jeanne d’Arc, l’héroïne de la guerre de Cent Ans.

Les cartes à jouer

Exemple d’un jeu de cartes français complet
Une curieuse particularité des figures du jeu de cartes français est qu’elles ont leur propre nom, bien qu’elles n’aient pas toujours été les mêmes, puisqu’elles ont varié selon les goûts de la société et les aléas de l’histoire. Les figures traditionnelles représentent des personnages considérés comme héroïques au Moyen Âge.

Pendant la Révolution française, les rois deviennent des citoyens et sont représentés par des personnages classiques (Solon, Platon, Caton, Brutus) ou des écrivains français célèbres (Molière, Voltaire, La Fontaine, Rousseau) ; les dames sont des personnifications des vertus (Justice, Prudence, Union, Force), et d’autres personnages comme Hannibal, Décius, Horace et Scévola remplacent les traditionnels valets de chambre. Pendant la période révolutionnaire également, les figures sont remplacées par des lettres symboliques (loi, liberté, providence et égalité), par les quatre saisons de l’année ou par les quatre éléments des Grecs (eau, feu, air et terre).



Avec la restauration monarchique post-napoléonienne, les rois (Charlemagne, Saint Louis, François Ier et Henri Ier), les dames (Hildegarde, Blanche de Castille, Marguerite de Valois et Jeanne d’Albret) et les valets (Roland, Bayard, Joinville et Crillon) sont à nouveau utilisés.

La littérature et la politique ont apporté leur propre iconographie au XIXe siècle, et il est possible de trouver des jeux de cartes dont les figures sont inspirées de romans célèbres comme Les Trois Mousquetaires, et même un jeu dont les rois sont Victor Hugo, Mac Mahon, Thiers et Jules Ferry.

Boîte anglaise ou française ?

La boîte anglaise est souvent confondue avec la boîte française, parce qu’en un sens, elles sont identiques. Les Anglais ont repris le modèle français pour créer leur jeu, en modifiant certains détails. Par exemple, les figures sont beaucoup plus abstraites et ne représentent aucun personnage comme c’est le cas avec les cartes à jouer françaises (on dit que cela est dû au manque d’habileté des dessinateurs anglo-saxons). Les figures du jeu anglais sont pleines de corps et les Français les ont rendues symétriques pour qu’elles soient toujours visibles sans qu’il soit nécessaire de tourner la carte, afin que les joueurs puissent savoir qui a des figures. De même, les initiales des noms des figures anglaises ont été adaptées et le un a été remplacé par le A pour as. Et à l’époque moderne, les jeux anglais incluent la figure du joker.

Cependant, à proprement parler, le jeu utilisé pour jouer au poker, au bridge, au reihe ou à la canasta est le jeu français.



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