Le différend entre l’Argentine et le Chili sur la zone entourant le sinus Última Esperanza est né de l’ambiguïté de l’article 1 du traité des limites du 23 juillet 1881. L’Argentine revendiquait comme frontière occidentale les hauts sommets des Andes qui, dans la zone du Seno Última Esperanza, sont situés à l’ouest de celui-ci et prétendait avoir des côtes sur l’océan Pacifique. Le différend a été définitivement réglé par la décision arbitrale britannique du 20 novembre 1902, et la zone est passée sous souveraineté chilienne.
Traité de 1881
Après la signature du traité de 1881, la démarcation de la ligne de démarcation a commencé, ce qui a montré que le traité faisait coïncider deux critères de démarcation, celui des hauts sommets (orographique) et celui du bassin versant continental (divortium aquarum). Ce n’est pas le cas sur l’ensemble de la frontière et les experts en démarcation ne parviennent pas à se mettre d’accord. Le bassin versant continental favorise généralement le Chili et le critère des hauts sommets favorise l’Argentine.
Début du litige
Conformément à la thèse de la frontière orographique, le géomètre argentin Francisco Pascasio Moreno adressa un rapport à son gouvernement en 1878 pour s’enquérir de la question :
Le gouvernement chilien a fait valoir que l’attribution du littoral du Pacifique à l’Argentine était une erreur dans le traité. Au moins depuis 1877, le Chili avait fait des concessions de terres dans la zone contestée.
Quelques incidents
En novembre 1883, le lieutenant Carlos María Moyano réalise une exploration complète de la rivière Gallegos et de son affluent, la rivière Turbio, pour le compte de l’Institut géographique argentin (fondé par Estanislao Zeballos en 1879), atteignant les sinus Obstrucción et Última Esperanza.
La position argentine a été enregistrée par le cartographe péruvien Mariano Paz Soldán dans son Atlas Geográfico de la República Argentina de 1888.
Règlement du litige
Le 1er mai 1893, le ministre chilien des Affaires étrangères, Isidoro Errázuriz, et le plénipotentiaire argentin, Norberto Quirno Costa, signent un protocole additionnel et clarificateur au traité de 1881, qui règle le problème des côtes, en prévoyant dans son article 2 :