L’anarchisme au Canada englobe un éventail de courants de pensée anarchistes, dont l’anarcho-syndicalisme, l’individualisme, l’environnementalisme et l’anarcho-communisme, ainsi que d’autres espèces moins connues. L’anarchisme canadien a été influencé principalement par les mouvements des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Europe continentale, bien qu’il y ait eu récemment des penchants pour l’indigénisme nord-américain, en particulier sur la côte ouest.
Histoire
Historiquement, l’anarchisme n’a pas bénéficié d’un fort soutien populaire au Canada, bien que de petits groupes d’activistes aient existé dans certaines régions, principalement dans les villes les plus peuplées. Certains philosophes anarchistes bien connus, tels que Piotr Kropotkin et Emma Goldman, ont séjourné au Canada pendant un certain temps ; Goldman est décédée à Toronto en 1940. Rudolf Rocker s’est rendu trois fois à Winnipeg, où il a rencontré Honoré Jaxon la première fois en 1913. Le Rudolf Rocker Cultural Centre et le Emma Goldman Grassroots Centre font partie de la principale organisation anarchiste de Winnipeg, la Old Market Autonomous Zone.
Parmi les figures les plus importantes de l’anarchisme canadien figurent Honoré Jaxon, George Woodcock, L. Susan Brown, Norman Nawrocki, Larry Gambone, Dimitri Rousopoulos, Eugene Plawiuk, Ann Hansen, Mark Leier, Jeff Shantz et Jaggi Singh. D’autres personnes ont contribué à l’anarchisme dans le pays, notamment Alexandre Popovic, Michael William, Zig Zag, Sea Weed, Bob Melcombe, Jim Campbell, Bruno Massé et Gary Moffatt. Récemment, Taiaiake Alfred a développé une tendance anarcho-indigéniste dans son livre « Wasáse : Indigenous Pathways of Action and Freedom ». Au Québec, les universitaires Normand Baillargeon et Francis Dupuis-Déry ont publié plusieurs ouvrages. De nombreux militants utilisent également des pseudonymes ou restent anonymes.
L’une des initiatives les plus remarquables est le site TAO, un serveur canadien à vocation anarchiste et non lucrative. Il s’agit d’un lieu de rencontre virtuel pour les activistes de la ville de Toronto et du monde entier, qui fournit gratuitement des services informatiques de courrier électronique et d’hébergement de sites web en échange d’une aide mutuelle et, dans certains cas, du coût nominal du service. Il s’agit du premier site de ce type en Amérique du Nord. Son nom « Tao », qui s’inspire du concept philosophique tao, signifie « l’organisation anarchiste ».
Projets
Il existe une variété de projets de travail, par exemple la librairie montréalaise « Insoumise bookstore », qui a remplacé depuis 2004 la « Alternative bookshop », une librairie fondée dans les années 1970. À Ottawa, l’Exile Infoshop a été fondée en 2007, ainsi que d’autres librairies, des groupes anti-prison, des groupes d’étude, des éditeurs, des cafés et des squatters. L’action directe est pratiquée pour la défense de l’environnement et la lutte contre la pauvreté.
Il existe également des groupes comme La Sociale de Québec, qui a publié quelques pamphlets. Le collectif montréalais « Mauvaise Herbe » est un groupe écologiste anarchiste qui publie un bulletin du même nom et distribue diverses brochures et livres. Le collectif torontois « Punching Out » (Jeff Shantz, pj lilley, Mick Black) a apporté d’importantes contributions au développement théorique de la NEFAC, notamment en rédigeant le document qui a servi de base à l’accord de la Fédération. En 2008, des membres du Workers Solidarity Movement (WSM) et de la NEFAC ont initié la création de Common Cause parmi les activistes d’Ottawa, Hamilton et Toronto. « Cause commune, tout comme la NEFAC et le WSM, sont des projets platformistes. D’autres projets anarchistes incluent des occupations de maisons, des publications, des programmes radiophoniques et des radios libres.