Le grand tournant

Le Grand Tournant, connu par ses détracteurs sous le nom de Paquet économique, est une série de mesures économiques libéralisantes adoptées au Venezuela en 1989 par le gouvernement du président nouvellement élu Carlos Andrés Pérez en réponse à la récession économique dans laquelle le pays a été plongé dans les années qui ont suivi le Vendredi noir (1983). Ces mesures se sont révélées impopulaires et sont considérées comme l’un des catalyseurs de la série de protestations et d’émeutes connue sous le nom de Caracazo.

Contexte

L’économie vénézuélienne est entrée en crise en raison de l’endettement du pays après le boom pétrolier des années 1970. Après la chute des prix du pétrole dans les années 1980, un ralentissement économique progressif s’est amorcé alors que l’État vénézuélien augmentait ses recettes et ses dépenses. Dès lors, les politiques économiques des gouvernements de Luis Herrera Campíns et de Jaime Lusinchi n’ont pas été en mesure d’enrayer les spirales inflationnistes, générant un manque de confiance dans les investissements et une perte de crédibilité de la monnaie nationale. Parmi les mesures appliquées par ces gouvernements pour enrayer les effets structurels, on peut citer l’instauration du régime de change différentiel (RECADI) sous le gouvernement Herrera Campins, et le contrôle des prix sous le gouvernement Lusinchi, mesures qui ont entraîné une corruption administrative et des marchés noirs de devises et de biens. Cependant, la faillite structurelle du marché intérieur a conduit à des pénuries progressives. En 1988, Carlos Andrés Pérez a été élu lors des élections du 4 décembre avec 3 879 024 voix (52,91 % de l’électorat).

Mesures économiques

Fort de ce soutien électoral, le gouvernement Pérez a proposé une série de mesures économiques de libéralisation, tant dans le secteur productif que dans le secteur commercial des biens et des services, proposant une déréglementation progressive par le biais du programme d’ajustement macroéconomique préconisé par le Fonds monétaire international (FMI). Des mesures ont été annoncées pour une mise en œuvre immédiate et d’autres pour une mise en œuvre progressive sur une courte période. Le paquet comprenait des décisions relatives à la politique de change, à la dette extérieure, au commerce extérieur, au système financier, à la politique fiscale, aux services publics et à la politique sociale.

Les principales mesures annoncées sont les suivantes :

Quelques semaines seulement après son entrée en fonction, le président Perez décide de mettre en œuvre immédiatement le train de mesures et d’ajustements économiques, financiers et fiscaux. Le 26 février, le ministère de l’énergie et des mines annonce une augmentation de 30 % des prix de l’essence et de 30 % des tarifs des transports publics urbains et interurbains à partir du 27 février, valable pour les 3 mois suivants, après quoi ils pourraient être augmentés jusqu’à 100 %.

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