Los autonautas de la cosmopista o un viaje atemporal París-Marsella est un livre co-écrit par l’écrivain argentin Julio Cortázar et sa femme, la photographe américaine Carol Dunlop, qui raconte le voyage entrepris à bord d’un Combi Volkswagen rouge, nommé Fafner comme le dragon de Wagner, le long de l’Autopista del Sur, quittant Paris pour Marseille, pendant 33 jours.
Analyse de l’œuvre
Avant de partir en voyage, le couple s’impose des règles qu’il est obligé de suivre, comme faire des expéditions scientifiques à chaque étape, ce qui contribue à l’humour et à la fantaisie. Le couple compare le voyage à ceux de Christophe Colomb ou de Marco Polo, ce qui les transporte dans une réalité parallèle surréaliste et ludique dans laquelle les voyageurs finissent par se découvrir eux-mêmes.
De ces règles scientifiques découlent les matériaux inclus dans le livre, tels que les photographies et les descriptions de la flore et de la faune, entre autres, qui, selon les auteurs, « sans lesquels ce livre n’aurait pas d’air sérieux ».
Le livre présente des situations dangereuses et mystérieuses telles que des espions, des sorcières et même des personnages récurrents dans d’autres œuvres de Cortázar, comme Calac et Polanco, de 62 Modelo para armar, ainsi que des « démons », personnifications de la maladie qui affligeait Carol.
Le comique dominant de l’histoire confronte la vie des deux protagonistes avec une gaieté particulière. Au moment du voyage, Cortázar et Dunlop sont tous deux en phase terminale. Ni l’un ni l’autre n’est au courant de son état, mais ils connaissent celui de leur partenaire. Le voyage prend donc une tournure plus romantique, puisqu’il s’agit de la dernière excursion du couple. Carol Dunlop mourra d’une leucémie près d’un an plus tard, tandis que lui décédera en 1984.
Le livre devait initialement être publié par Seix Barral, car le directeur Mario Muchnik avait demandé à Cortázar les droits pour faire une édition de luxe des récits, ainsi que de Los autonautas…, un nouveau livre qu’il était en train d’écrire. Après le licenciement de Muchnik, Cortázar a demandé l’arrêt de l’impression du manuscrit des contes et du livre, car il avait cédé les droits à la personne et non au Grupo Planeta. Il cède les manuscrits de Los autonautas… à Muchnick Editores, qui est finalement publié en novembre 1983, et met en suspens la publication de Relatos. Cortázar meurt en février 1984.
Les droits d’auteur des versions espagnole et française du livre ont été reversés au peuple nicaraguayen, tandis que l’éditeur de la version espagnole a fait don de 2 % de la valeur de vente de chaque exemplaire vendu.