Les tombeaux sans noms

Les tombeaux sans noms est un film documentaire franco-cambodgien de 2018 réalisé par Rithy Panh. Sélectionné pour participer à de nombreux festivals, il a été primé à Namur et a reçu des critiques majoritairement positives.

Synopsis

Rithy Panh avait onze ans lorsqu’il a été déporté par les Khmers rouges avec neuf membres de sa famille. Il est le seul à avoir survécu sans savoir précisément comment ses proches sont morts et où leurs corps ont été enterrés. Quarante ans après les faits, il retourne au Cambodge pour leur trouver des sépultures, physiques ou symboliques. Le réalisateur entreprend alors un voyage spirituel autour des cérémonies bouddhistes. Son histoire personnelle fait inlassablement écho à celle du pays tout entier (notamment grâce aux témoignages des survivants, pour la plupart de simples paysans) : le deuil et la réconciliation sont possibles après le traumatisme lié à la dévastation passée.

Remerciements

A l’occasion de la sélection du film, Rithy Panh a été récompensé dans deux festivals pour l’ensemble de sa carrière :

L’accueil critique

Le Monde évoque une « quête intime à la fois charnelle, spirituelle et envoûtante ». Avec son écriture poétique, les photos des proches disparus et ce paysage « linceul » où la nature a repris ses droits, le cinéaste filme avec sobriété l’hommage qu’il veut rendre à ses proches.
L’Obs parle d’une « méditation bouleversante » et écrit qu' »à travers les rituels, la nature, le discours, ce film capte sa douleur mais aussi l’âme d’un pays blessé ».

Pour Télérama, il s’inscrit dans la continuité des autres réalisations de Rithy Panh : « un chef-d’œuvre sur l’utopie meurtrière qui a ravagé le Cambodge dans la seconde moitié des années 1970. Un chef-d’œuvre dans lequel le cinéaste se renouvelle une fois de plus en tendant vers l’universel ».

Enfin, La Croix raconte une « création intime » filmée « avec pudeur » et conclut en ces termes : « Des photographies en noir et blanc d’hommes, de femmes et d’enfants assassinés défilent dans les images. Ce film leur donne une sorte de sépulture ».

Le Hollywood Reporter parle d’un documentaire « émotionnellement bouleversant, visuellement éblouissant et intellectuellement stimulant » et compare Rithy Panh à un « vrai » Sisyphe qui ne cesserait d’espérer trouver l’endroit où sont enterrés ses proches, une quête qui s’avèrerait vaine.

Le Khmer Times y voit un chef-d’œuvre, le New York Times note que l’absence supposée de documents d’archives évoque l’approche de Claude Lanzmann dans Shoah, et souligne la densité du film autant que son caractère profondément émouvant.

Commentaires

Le journaliste Christophe Bataille joue le rôle d’animateur. Son commentaire mêle des réflexions personnelles issues notamment de L’Elimination (coécrit avec Rithy Panh) et des citations diverses comme le roman de Pascal Quignard, Tous les matins du monde, adapté au cinéma par Alain Corneau ou Nuit et brouillard d’Alain Resnais. Sur ce dernier, Rithy Panh a d’ailleurs expliqué par le passé qu’il avait vu le film à l’âge de dix-huit ans en se disant « Je suis stupéfait. C’est exactement ce qui s’est passé. Ailleurs. Avant. Mais là, c’est nous.

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