Le manuscrit
Marsanes est le seul écrit, en copte, qui couvre la totalité du Codex X de Nag Hammadi (NH X 1-68), et il faut dire aussi qu’il est l’un des plus mal conservés des cinquante-quatre tracts de Nag Hammadi.
Aspects littéraires
Le traité Marsanes est un discours de révélation dans lequel un prophète-enseignant nommé Marsanes rend compte de son ascension spirituelle après la mort. Le traité n’est pas chrétien ; il appartient plutôt au courant platonicien du mouvement gnostique des Sethites, auquel appartiennent également les Alogènes et les Zostriens. Il a été composé en grec vers la fin du IIIe ou le début du IVe siècle, peut-être à Alexandrie. Son interprétation étrange des mythes traditionnels de Seth indique qu’il se situe tardivement dans l’évolution littéraire de la compilation de Seth.
Marsanes est redevable à la philosophie grecque, notamment en ce qui concerne l’astrologie et la métaphysique ; il peut notamment être rapproché des philosophes néoplatoniciens Lamblichus de Chalcis (pythagoricien) et Théodore d’Asine.
Le but de l’écriture
Le traité a pour but d’étayer l’autorité de Marsanes en tant que prophète, visionnaire et chef spirituel de sa communauté, et de présenter son enseignement détaillé sur les premiers principes de la théologie séthite, en particulier sur la nature et la destinée de l’âme. Sa révélation des différents niveaux de réalité est basée sur l’ascension d’un visionnaire vers le plus haut, ce qui est un trait commun à la littérature apocalyptique. De plus, tout au long du traité, des exhortations à embrasser cette connaissance révélée comme voie de salut sont lancées. Le lecteur est donc confronté à un discours dans lequel des concepts philosophiques sont soumis à des fins religieuses.
L’un des traits les plus caractéristiques de Marsanes est sa capacité à connaître les noms exacts des puissances, angéliques et divines, planétaires et cosmiques, qui contrôlent le destin de l’âme, ainsi que sa capacité à manipuler les symboles grammaticaux et astrologiques qui les représentent.
Liens
(lien brisé disponible sur Internet Archive ; voir l’historique, la première version et la dernière version).
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