Martín Ruiz de Gamboa de Berriz (Durango, Biscaye, 1531 – Santiago du Chili, 1590), était un conquistador espagnol et gouverneur du Royaume du Chili (1580-1583).
Biographie
Fils d’Andrés Ruiz de Gamboa et de son épouse Nafarra de Berriz, il sert dans sa jeunesse dans la marine royale à Levante. Avant d’avoir 18 ans, il se rendit au Pérou et arriva au Chili en 1552.
Une fois dans le royaume, il participe à la guerre d’Arauco et est nommé lieutenant général en 1565 par le gouverneur Rodrigo de Quiroga, avec lequel il a des liens familiaux puisqu’il est marié à sa fille, la métisse Isabel de Quiroga. En 1567, à ce titre, il conquiert l’île de Chiloé, qu’il appelle Nueva Galicia, et fonde la ville de Castro, en contrôlant les Indiens Cuncos, dociles. Il est gouverneur de Chiloé et, en 1568, Melchor Bravo de Saravia le nomme général et juge en chef de l’Arauco et du Tucapel.
Compte tenu de son expérience dans la guerre de l’Arauco, l’Audience royale lui confie la direction de la guerre. Cependant, en 1569, il subit une défaite totale lors de la bataille de Marehuano, perdant l’encomienda qu’il détenait et étant marginalisé de toute activité publique.
Il revient sur la scène publique lors du second mandat de Rodrigo de Quiroga. En raison de la maladie du gouverneur, c’est à lui qu’il revient de diriger le cours de la guerre. En 1577, Quiroga le désigne dans son testament comme son successeur et, peu avant sa mort, le nomme gouverneur par intérim, grâce à un droit que Philippe II avait accordé au gouverneur en 1573. En 1579, il crée un fort sur les rives de la rivière Chillán.
Dès la mort de Quiroga, le 25 février 1580, le conseil municipal de Santiago envoya des messagers pour informer Gamboa de ce fait et lui demander de se rendre à la capitale pour recevoir son commandement. Il prête serment le 8 mars 1580 et retourne au fort qu’il avait construit sur les rives du fleuve Chillán le 26 juin 1580 pour y fonder une ville qu’il appelle San Bartolomé de Gamboa, la ville connue aujourd’hui sous le nom de Chillán.
Pour se faire élire gouverneur, Gamboa pensait atteindre son but en répondant au souhait du roi de protéger les indigènes contre les abus. À cette fin, il remplaça l’impôt de Santillán, qui en pratique n’était jamais appliqué, par un nouvel impôt, connu à ce jour sous le nom d’impôt de Gamboa, promulgué en mai 1580, qui remplaçait le service personnel par un tribut. Les Indiens du repartimiento étaient tenus de payer un tribut pécuniaire de neuf pesos par an à l’évêché de Santiago et de sept pesos par an à l’évêché de La Imperial. Le poste de corregidores de indios est créé. Il s’agit de fonctionnaires chargés de veiller à l’application de ces lois et à la protection des Indiens. Ces fonctionnaires devaient être récompensés par une partie du tribut payé par les Indiens, mais la majeure partie de ce tribut constituait le revenu des encomenderos.
Cette mesure provoque des affrontements croissants entre les encomenderos, car ils se retrouvent dans une situation de pauvreté abjecte. Ils étaient sûrs (et c’est ce qui s’est passé) que les Indiens ne paieraient pas le nouveau tribut et qu’ils s’adonneraient à l’oisiveté. Cela leur valut de nombreux ennemis, qui se chargèrent de répandre des rumeurs auprès du vice-roi, qui commença à voir Gamboa d’un mauvais œil chaque jour qui passait.
Entre-temps, il doit faire face à la rébellion de son lieutenant-gouverneur Lope de Azócar, qui résiste à l’administration de Ruiz de Gamboa. Le gouverneur prend cependant le contrôle de la situation, l’emprisonne et l’envoie hors du Chili.
Il demande au vice-roi du Pérou et au roi de ratifier son commandement. Le vice-roi met plus d’un an à confirmer Gamboa dans ses fonctions, signant la rectification le 24 avril 1581, tandis que le roi, à l’annonce de la nouvelle, adopte une position différente.
Pendant les dernières années de son mandat, entre 1581 et 1583, il se trouve dans le sud du pays, en confrontation constante avec les Indiens. La situation de guerre pendant son mandat ne fait qu’empirer, car à la rébellion des Mapuches s’ajoute celle des Huilliches, jusqu’alors peu agressifs, et des Picunches à Chillán.
Il avait envoyé des renforts d’Espagne et du Pérou, qui arrivèrent effectivement (bien qu’il y ait eu de nombreuses désertions en cours de route), sous le commandement d’Alonso de Sotomayor, son successeur désigné par le roi. Gamboa se trouvait à Chillán lorsqu’il reçut l’information, et il remit le commandement et se comporta avec courtoisie envers son successeur. Mais comme il était également juge de résidence, il dut se charger des innombrables accusations portées contre le gouverneur sortant.
Sotomayor a dû le détenir dans les maisons du cabildo de Santiago, d’où il a été libéré sous caution, mais il a ensuite été entièrement libéré avec son acquittement. Gamboa attend alors l’autorisation de l’audience de Lima pour se rendre en Espagne afin de justifier sa conduite auprès du roi. Cependant, il mourut sans avoir fait ce voyage, vivant ses derniers jours à Santiago, loin de toute participation aux actes de gouvernement.
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