Moshe Tov

Moshe (Aharon) Tov (hébreu : משה טוב) (Argentine, 1910 – Israël, 1989), né Moises Toff, a été l’un des premiers diplomates du service extérieur israélien et a contribué à l’établissement de solides relations diplomatiques entre Israël et la plupart des pays d’Amérique latine. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la diplomatie moderne dans l’État d’Israël et a joué un rôle déterminant dans l’acceptation du partage de la Palestine, adopté par l’Assemblée des Nations unies le 29 novembre 1947.

Activités diplomatiques précoces

En 1946, Nahum Goldmann l’appelle à Washington pour créer et diriger le département latino-américain de l’Agence juive. À ce titre, il visite la plupart des pays du bloc, avec un vaste programme de rencontres, non seulement avec les dirigeants politiques du continent, mais aussi avec des intellectuels, des journalistes et des universitaires, afin d’obtenir leur soutien à la création d’un État juif souverain sur la terre d’Israël. Il établit également des relations fluides avec les organisations juives de chaque pays et recherche la sympathie des ambassadeurs et des représentants des différents pays auprès de l’ONU.

En 1947, avec Abba Eban, Moshe Sharet et David Horowitz, il représente l’Agence juive (l’organe exécutif représentatif officiel du mouvement sioniste) devant l’UNSCOP (Comité spécial des Nations unies sur la Palestine), qui recommande le partage de la Palestine en un État juif et un État arabe à la suite du mandat britannique sur la Palestine.
Après la publication des recommandations de l’UNSCOP en septembre 1947, Tov prend une part active aux débats de l’ONU, ainsi qu’aux efforts diplomatiques visant à obtenir la majorité nécessaire pour approuver la création d’un État juif en Terre d’Israël. Tov entreprend une nouvelle tournée en Amérique latine, organisant des réunions avec les gouvernements respectifs de chaque pays, cherchant à les convaincre de soutenir le plan de partage.
Avant la partition d’Eretz Israël, Moshe Tov a envoyé un télégramme au Paraguay, adressé au Dr Elias Arditi, agent de liaison du Comité pro-palestinien du Paraguay, avec le message suivant : « Il faut injecter de la pénicilline à l’homme malade ». Le télégramme est remis aux dirigeants du mouvement sioniste, qui en interprètent le contenu et découvrent que le représentant du Paraguay s’abstiendra d’assister au vote du 29 novembre 1947. Benjamin Shapira, Aron Karlik, David Zaidenstein et d’autres se rendent à la résidence privée du ministre des Affaires étrangères, le Dr Vasconcelos, qui est cloué au lit par une forte fièvre. Après une longue conversation avec le fils du ministre, ce dernier a autorisé le groupe à se rendre sur son lit de malade, et ils ont pu informer le Dr Vasconcelos que le représentant du Paraguay ne serait pas présent le jour du vote. Vasconcelos, qui avait assisté à l’une des réunions du Comité pro-palestinien, rédigea un télégramme à l’intention du représentant du Paraguay, l’enjoignant de voter en faveur de la partition. Le télégramme est envoyé à Moshe Tov, qui se rend à l’hôtel où se trouve le représentant diplomatique du Paraguay auprès des Nations unies et remet le télégramme au Dr Vasconcelos. Le représentant paraguayen a effectivement voté en faveur de la partition d’Eretz Israël.

Finalement, la partition est acceptée le 29 novembre 1947 avec le soutien de 33 pays, dont 13 appartiennent au bloc latino-américain.
Abba Eban écrira un jour dans ses mémoires à propos de la tâche diplomatique monumentale de Moshe Tov : « Tout historien sérieux comprendra que Moshe Tov a été l’un des principaux architectes de l’indépendance d’Israël.

Diplomate israélien

Avec la déclaration d’indépendance d’Israël en mai 1948, Tov a été nommé par le gouvernement israélien directeur du département latino-américain du ministère des affaires étrangères et membre permanent de l’ONU avec le rang d’ambassadeur, postes qu’il a occupés jusqu’en mai 1959.

Une fois nommé directeur pour l’Amérique latine, entre juin et septembre 1948, Tov repart en tournée dans les pays du continent, dans le but d’achever le processus d’institutionnalisation des relations diplomatiques et consulaires.

Dans le cadre de sa mission à l’ONU, il s’impose comme un militant de l’adoption de l’espagnol comme langue officielle de l’organisation, s’attirant la sympathie des pays hispanophones, notamment l’Espagne et les Philippines. Il a également été invité par le département hispanique de l’université de Columbia, à New York, à prononcer un discours au cours de la journée en l’honneur de la langue espagnole. En 1959, il fonde l’Institut culturel israélo-ibéro-américain, espagnol et portugais, dont le siège se trouve à Jérusalem et dont il est le vice-président.
En 1968, il reprend ses activités diplomatiques au sein du ministère des affaires étrangères et est nommé ambassadeur d’Israël au Honduras, au Salvador et au Guatemala, pays qui, vers la fin de sa mission, en 1971, lui a décerné le prix Quetzal.
Entre 1971 et 1975, il a été ambassadeur d’Israël au Chili, où il a été décoré de l’Ordre du mérite du Chili.

Vers 1977, presque dix ans plus tard et cette fois en tant qu’envoyé du ministère israélien du tourisme, Tov entreprend une nouvelle tournée de 24 villes dans 7 pays d’Amérique latine, afin de promouvoir le tourisme et les pèlerinages religieux en Israël.

Dernières années

De retour en Israël après sa dernière mission, il s’est attelé à la rédaction de ses mémoires, qui ont été publiées à l’origine – dans une remarquable démonstration de cohérence – en espagnol, puis traduites en hébreu.

Moshe Tov est décédé en 1989 après une grave maladie, à l’âge de 79 ans. Il laisse derrière lui trois enfants : Ariela, Dalia et David.



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