Motia

Motia (en grec ancien : Μοτύη ou Μοτύα ; en latin :  » Motya  » ; en italien :  » Mozia  » ou Mothia ; et en sicilien, Mozzia), île moderne de San Pantaleon, était une ville de Sicile occidentale, entre Drepanum et Lilibea (l’actuelle Marsala, à 40 km de cette ville), située sur une petite île à 1 km de la côte, à laquelle elle était reliée par un passage artificiel. Il s’agissait d’une colonie phénico-punique, probablement un simple centre commercial, qui devint une ville avec le temps. Les Grecs prétendaient qu’elle avait été légendairement fondée par une femme nommée Motia, liée au héros grec Héraklès.

Vers le VIIe siècle avant J.-C., elle passa sous la domination de Carthage. Alors que les Grecs établissaient des colonies, les Carthaginois se concentrèrent sur les trois principales : Solunte, Panormo et Motia, cette dernière étant la plus proche de Carthage et devenant ainsi la capitale des possessions carthaginoises sur l’île, que les Carthaginois utilisèrent comme base d’opérations.

En 409 av. J.-C., lorsque le général Hannibal Magon débarqua en Sicile, il laissa sa flotte à Motia pendant qu’il avançait par voie terrestre pour attaquer Sélinonte. C’est à cette époque qu’elle fut mise à sac (tout comme Panormo) par Hermocrate, l’exilé syracusain qui s’installa dans la région. Lors de l’expédition carthaginoise d’Hamilcar (407 av. J.-C.), les Carthaginois l’utilisèrent comme base pour leur flotte.
En 397 avant J.-C., Dionysius Ier de Syracuse l’attaqua et l’assiégea. La résistance fut épique ; après avoir gagné les murs et les tours, les habitants résistèrent rue par rue, maison par maison ; ceux qui survécurent et ne purent s’échapper furent exécutés par Dionysius en guise de punition. Le Syracusain Bithon fut nommé gouverneur par Dionysius, et son frère Leptines en fit une base pour la flotte syracusaine.

En 396 av. J.-C., le général carthaginois Himilcon débarqua à Panormo et reconquit la ville, où il ne rencontra pratiquement aucune résistance. Himilcon fonda alors Lillibea, mieux située, et y déplaça les habitants survivants de Motia. Le vieux Motya disparut de l’histoire et l’îlot ne fut plus habité que par des pêcheurs.

L’île, où se trouvait autrefois la ville, s’appelle aujourd’hui St. Pantaleon (depuis le XIe siècle, toponyme modifié par les moines basiliens).

Vestiges

On peut voir des ruines, des fragments de murs et deux portes, des chaussées, ainsi que le cothon (installation portuaire). Des pièces de monnaie et des poteries ont été trouvées.

La pièce d’art carthaginois la plus reconnaissable sur l’île est l’éphèbe de Motia, exposé au musée Whitaker de Motia. Il s’agit d’une sculpture du Ve siècle avant J.-C., qui présente déjà une influence ou une exécution hellénistique.

Galerie

Le cothon (installation portuaire) au sud de l’île.

La route sous-marine au nord de Motia.

L’éphèbe de Motia exposé au musée Whitaker de Motia.

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