Myrmothera est un genre de passereaux appartenant à la famille des Grallariidae, anciennement incluse dans les Formicariidae, qui regroupe trois espèces originaires d’Amérique du Sud, où elles sont réparties depuis le sud de la Colombie, le Venezuela et les Guyanes, jusqu’à l’est tropical du Pérou, le nord-ouest de la Bolivie et l’Amazonie brésilienne.
Étymologie
Le nom générique féminin « Myrmothera » est composé des mots grecs « murmos » : fourmi, et « thēras » : chasseur ; signifiant « chasseur de fourmis ».
Caractéristiques
Les espèces de ce genre sont des grallarides brunâtres ternes, mesurant entre 14,5 et 16 cm de long, ressemblant à celles du genre Grallaria, mais avec des becs plus minces. Comme tous les autres tororoïdes, on les entend beaucoup plus qu’on ne les voit. Ils vivent dans les forêts humides.
Liste des espèces
Selon les classifications du Congrès Ornithologique International (COI) et Clements Checklist/eBird v.2019, le genre regroupe les espèces suivantes avec le nom populaire respectif selon la Société Ornithologique Espagnole (SEO).
(*) Statut de conservation
Taxonomie
L’espèce M. subcanescens était considérée comme conspécifique avec M. campanisona, largement disséminée, jusqu’à récemment (2018). Des auteurs avaient déjà suggéré qu’il s’agissait peut-être d’une espèce distincte en raison de la vocalisation différente des autres sous-espèces et malgré des différences de plumage très mal définies. Carneiro et al. (2018) ont réalisé une analyse phylogénétique des tororoïdes de plaine (Hylopezus et Myrmothera), où un certain nombre de résultats intéressants affectant la nomenclature de ces deux genres ont été obtenus. Parmi ceux-ci, la paraphytie du complexe Myrmothera campanisona a été démontrée et la séparation de la sous-espèce M. campanisona subcanescens a été justifiée. Cette séparation a été approuvée par le Comité sud-américain de classification (SACC) dans la proposition n° 785.
Avec l’exclusion du genre Pittasoma des Formicariidae et son inclusion dans les Conopophagidae, le genre actuel, avec Grallaricula, Grallaria et Hylopezus, forme un clade monophylétique bien défini, identique à la sous-famille Grallarinae précédemment incluse dans les Formicariidae. Ce clade peut être divisé en deux lignées distinctes, la grande et complexe Grallaria et les espèces plus petites des trois autres genres.
Une vaste étude de phylogénie moléculaire menée par Carneiro et al. (2019) sur les tororoïdes des genres Hylopezus et Myrmothera a indiqué qu’Hylopezus, tel que défini actuellement, est paraphylétique par rapport à Myrmothera et Grallaricula. Plus précisément, les espèces placées dans Myrmothera, Hylopezus dives, Hylopezus fulviventris et Hylopezus berlepschi forment un clade bien soutenu, qui est frère d’un autre clade composé de toutes les espèces d’Hylopezus restantes, à l’exception d’Hylopezus nattereri. Cette espèce est sœur d’un clade regroupant Myrmothera, Hylopezus et Grallaricula, représentant la lignée la plus divergente du complexe. Cette divergence moléculaire est étayée par les différentes caractéristiques morphologiques et vocales déjà connues. Le transfert de H. fulviventris, H. dives et H. berlepschi dans le genre actuel a été proposé et approuvé dans la proposition n° 832 partie B au SACC.