Noesis

Le concept de noesis (grec νόησις « intuition, première perception ») trouve son origine dans la pensée philosophique de Platon. Platon a établi une correspondance entre les domaines d’étude de la métaphysique et de l’épistémologie, fondée sur la division du monde en sensible et intelligible ; au monde sensible correspond le critère de la doxa (c’est-à-dire de l' »opinion »), en tant que matériel, apparent, fini, muable et donc trompeur ; à l’intelligible, le monde des Idées, correspond l’épistémè (dont l’instrument est la raison, fondée sur la noésis), en tant que faculté de la première perception intellective.

La noèse a sa place dans le monde intelligible de Platon, c’est-à-dire dans le monde des Idées. Voir la métaphore de la ligne de partage dans la République 509d, et 534a (bien qu’il y ait quelques différences entre les deux passages : la terminologie de Platon, et les concepts eux-mêmes, subissent des variations significatives tout au long de son œuvre. C’est en partie là que réside leur richesse philosophique).

Pour Aristote, la noèse renvoie à cette capacité de la raison d’intuitionner immédiatement la connaissance, les premiers principes de la connaissance, si, et seulement si, elle est d’une réalité immédiate, contrairement à ce que Platon entend par les Idées.

Concept sous-jacent à une grande partie de la tradition philosophique occidentale, la noèse a été particulièrement importante dans la pensée phénoménologique d’Edmund Husserl, pour qui elle représentait l’expérience vécue dans son ensemble, d’un point de vue subjectif, c’est-à-dire l’ensemble des actes de compréhension centrés sur l’objet de l’expérience, tels que la perception, l’imagination ou la réminiscence.
De la noesis et de la doxa naît l’idée de dianoia. Versus noesis comme idée de l’intellectuel.

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