Les Nonuyas ou Nunuyas sont un groupe ethnique indigène appartenant à la famille linguistique Bora, situé dans une zone de 59 840 hectares dans le département Amazonas de Puerto Santander, en Colombie.
Histoire
À partir des XVIIe et XVIIIe siècles, des missionnaires franciscains et des marchands d’esclaves se sont installés sur le territoire nonuya. Pendant le boom du caoutchouc, environ 1 000 indigènes nonuyas ont été expulsés de leur territoire et beaucoup ont été exterminés. Certains anciens et enfants sont retournés en Amazonie et ont formé leurs familles avec les Andoques et les Muinanes. C’est à partir de ce noyau que s’est formée la communauté nonuya.
Actuellement, les descendants de ces Nonuyas vivent dans le Resguardo Nonuya de Villa Azul (corregimiento de Puerto Santander, Amazonas), créé dans les années 1990. C’est sur ce territoire qu’ils ont mis en œuvre des processus de revitalisation culturelle et de réactivation de la langue, ainsi que d’autres projets, dont une école nonuya (Centro de Formación Integral Indígena Nonuya – CEFOIN), créée en 1992 avec le soutien de la Fondation Tropenbos, dans le but de répondre aux besoins spécifiques de la culture nonuya au sein de l’école.
En 1988, la réserve Nonuya de Villa Azul a été créée. Cette communauté s’est formée à partir de plusieurs familles Nonuya, Muinane, Makuna, Uitoto et Yucuna, laissant le commandement aux mains de l’aîné des Muinane. Vers le début des années 1990, un processus de séparation des deux groupes ethniques a commencé, qui s’est consolidé avec la constitution de deux communautés autonomes relevant du même resguardo : Peña Roja, située sur les rives de la rivière Caquetá, et Villa Azul. Cette dernière, définie comme un village nonuya, a pour langues principales le muinane et l’espagnol.
Population
On estime actuellement à 228 le nombre d’habitants situés à la source de la rivière Cahuinarí. Le mot nonuya vient de la langue Huitoto et signifie « Peuple de l’achiote », une plante colorante amazonienne.
Cependant, selon les informations publiées par l’ONIC (Organización Nacional Indígena de Colombia), il n’existe actuellement aucune donnée statistique sur la population de ce peuple indigène, qui n’est pas mentionné dans le recensement danois de 2005, ce qui indique qu’avec ses quelques références littéraires, il s’agit de l’un des peuples dont l’existence n’est pas connue de manière concise.
Organisation
Son organisation sociopolitique repose sur le cabildo et le conseil des anciens, descendants des Nonuyas qui ont survécu à l’exploitation du caoutchouc.
Économie
L’économie est basée sur l’horticulture, la cueillette, la chasse et la pêche. Les cultures traditionnelles comprennent le manioc, l’igname, le piment, le maïs et les bananes, entre autres.
Langue
La langue nonuya (nyonuhu, nonuña, achiote) était parlée dans le département péruvien de Loreto et maintenant dans le cours moyen du Caquetá, en Colombie, à Villa Azul et dans le bas Putumayo. Le nonuya est actuellement l’une des cinq langues menacées de Colombie, car les derniers locuteurs de la langue sont décédés. Néanmoins, une documentation de base a été réalisée à partir du lexique, des phrases et des chants, accessible aujourd’hui sous la forme de fichiers audio et de transcriptions pour lesquelles une orthographe pratique a été utilisée.
La langue nonuya appartient à la famille linguistique Uitoto et est menacée d’extinction. L’analyse des langues de cette famille, à l’aide d’un programme permettant de calculer le degré de similitude entre une langue et une autre, le projet de comparaison lexicale ASJP, permet de conclure que le nonuya est beaucoup plus proche de l’ocaina, et que les deux langues sont quelque peu éloignées de l’uitoto et de ses quatre dialectes.