Pancratius (latin, Pancratius ; grec, Άγιος Πανκράτιος) était un citoyen romain qui s’est converti au christianisme et a été décapité en 304, à l’âge de 15 ans. Son nom en grec signifie littéralement « celui qui tient tout ».
Il est l’un des martyrs des débuts du christianisme les plus célèbres.
Malgré l’incertitude des récits authentiques de sa vie et de sa mort, il a bénéficié d’un culte très intense et très répandu pendant des siècles. Ayant subi le martyre à l’adolescence, sa figure a été présentée comme un modèle de la force de la foi qui, selon la phrase de l’Évangile, obtient de la bouche des enfants une louange parfaite de Dieu, scellée dans le cas de Pancrace par le témoignage de son sang.
Hagiographie
La première nouvelle que nous connaissons de Pancrace est la basilique construite sur son tombeau vers l’an 500 à Rome. Un siècle plus tard, saint Grégoire le Grand y prêcha une homélie à l’occasion de sa naissance. Par la suite, les informations sont plus fréquentes.
L’histoire de sa vie et de son martyre est tardive, probablement du VIe siècle, et légendaire. Selon cette histoire, Pancratius est né en Phrygie de riches parents païens. Lorsque son père mourut le dernier, il le confia à son frère, appelé Denys ; l’oncle et le neveu se rendirent à Rome, s’installant sur le mont Celio, où le pape Corneille se réfugia et parvint à les convertir. Pancrace fut bientôt présenté à Dioclétien, qui tenta de le faire apostasier, mais n’y parvint pas et le condamna à être décapité. La sentence fut exécutée près de la Via Aurelia. Une femme nommée Octavilla recueillit son corps et l’enterra dans un cimetière local, où fut construite plus tard sa basilique, la basilique de Saint Pancrace.
Comme on peut le constater, le récit contient de graves anachronismes, car, selon lui, Pancrace est baptisé par le pape saint Corneille (†253), alors qu’il meurt lors de la persécution de Dioclétien, alors qu’il avait encore une quinzaine d’années (304). La tentative de corriger ces erreurs et de rendre plus plausible la Passion de saint Pancrace serait à l’origine des différentes versions qui existent aujourd’hui.
Le culte
À partir du VIe siècle, avec la diffusion de ses reliques, son culte se répand et devient très populaire, et son nom entre dans tous les martyrologes. Sa passion n’est pas connue en Espagne à l’époque wisigothique, mais son nom apparaît dans certains calendriers mozarabes.
Il est représenté très jeune, presque comme un enfant, vêtu de la tunique romaine ou du costume militaire, et avec les attributs d’un martyr. Sa fête est célébrée le 12 mai.
Saint Pancrazio est considéré comme le saint des pauvres, de la fortune et des jeux de hasard (à tort, puisque la doctrine catholique s’oppose aux jeux de hasard et aux loteries). Dans les magasins, son image est associée à un vase contenant une branche de persil et, à l’époque où la peseta était en circulation, on plaçait sur son index une pièce de 50 cents ou de 25 pesetas (toutes deux percées d’un trou central, les premières ayant circulé au milieu du XXe siècle, les secondes à la fin du XXe siècle et jusqu’en 2002).
Dans la ville de Cordoue, le saint enfant est l’une des grandes dévotions d’antan qui a survécu jusqu’à aujourd’hui. Des centaines de personnes se rassemblent tous les mercredis dans l’église de Santa Marina pour vénérer son image miraculeuse, lui apporter un don ou lui offrir des fleurs (œillets rouges ou persil, selon la coutume).
Les seuls pèlerinages qui vénèrent la figure de San Pancracio sont ceux de La Roda de Andalucía (Séville), le deuxième week-end de mai, et celui de Valverde del Camino (Huelva), qui a lieu en juin, tous deux en Andalousie.