Pierre de Lancre

Pierre de Rosteguy de Lancre (Bordeaux, 1553 – 1631) est un juriste et haut fonctionnaire français, membre du Conseil d’État à la cour d’Henri IV et responsable de l’instruction du procès dit de sorcellerie de Labort en 1609 entrepris par mandat royal dans ce territoire cette année-là pour des motifs « moraux et religieux », qui a entraîné une répression contre la population locale, la torture et le génocide de centaines de personnes. qui a entraîné la répression de la population locale, la torture et le génocide de centaines de personnes.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les superstitions dans lesquels il condamne les coutumes de la société basque de l’époque.

Biographie

Après des études de théologie et de droit en France, en Bohême et à Turin, il est nommé conseiller au Parlement de Bordeaux en 1582. En 1588, il épouse une petite-nièce de Montaigne.

En 1609, De Lancre est envoyé au village de Saint-Jean-de-Luz, dans la vicomté de Labort, pour diriger, sur ordre du roi, une commission qui doit « purger le pays de toutes les sorcières et sorciers sous l’empire du diable ». La famille de De Lancre est originaire de Labort, un territoire où une partie de la noblesse a des querelles internes.

La commission De Lancre, profitant de l’absence d’une partie de la population masculine employée à la pêche, enquête sur les prétendus cas d’adultère et de débauche des femmes de marins, sur les activités des guérisseurs et des cartomanciens, mais aussi sur celles des minorités juives et mauresques réfugiées en Aquitaine après leur expulsion d’Espagne par le décret d’expulsion de Philippe III.
Depuis le tribunal installé au château de Saint-Pée-sur-Nivelle, Pierre de Lancre ordonne l’exécution après torture de près de 200 personnes accusées de sorcellerie, principalement des femmes mais aussi des enfants et même des prêtres. Le retour des équipages maritimes de leur campagne à Terre-Neuve donne lieu à une première mutinerie et fait craindre aux autorités bordelaises une possible rébellion de grande ampleur, ce qui les contraint à démettre Pierre de Lancre de ses fonctions.

Pierre de Lancre se distingue par son intransigeance religieuse et sa misogynie. Dans ses ouvrages, il critique sévèrement les coutumes du peuple Labort et sa culture, notamment en ce qui concerne les bains, qu’il décrit comme « …ce mélange de vieilles filles et de jeunes pêcheurs que l’on voit sur le rivage habillés en valets de pied, mais nus en dessous, s’entrelaçant avec le ressac… ». Malgré tout, en 1612, il est nommé membre du Conseil d’État et conseiller du roi.

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