Le président de la République du Paraguay est le chef de l’État et du gouvernement du Paraguay. Il occupe la plus haute fonction politique du pays en termes d’influence et de reconnaissance. Le président dirige le pouvoir exécutif. Le premier à occuper cette fonction fut Carlos Antonio López.
Entre autres devoirs et pouvoirs, la Constitution nationale de la République du Paraguay charge le président de représenter et de diriger l’administration générale du pays. Elle le nomme commandant en chef des forces armées de la nation, une fonction qui n’est pas déléguée. Il dicte les règlements militaires, dispose des forces armées, les organise et les distribue. Il l’autorise à nommer et à révoquer les commandants des forces publiques. Il adopte les mesures nécessaires à la défense nationale. Il pourvoit lui-même aux grades dans toutes les armes, avec l’accord du Sénat, aux grades supérieurs.
Selon la constitution nationale en vigueur, il est élu conjointement avec le vice-président au suffrage universel, et est considéré comme vainqueur des élections en obtenant la majorité simple des voix, dont les élections générales ont lieu entre 90 et 120 jours avant l’expiration de la période constitutionnelle en cours.
Le mandat du président est de cinq ans, sans possibilité de réélection. En 2016, le président de l’époque, Horacio Cartes, et Fernando Lugo, ancien président de la République du Paraguay, ont proposé d’introduire la notion de réélection. Les citoyens ont alors protesté contre cette tentative.
L’investiture présidentielle a lieu avant le congrès national, lors d’une cérémonie solennelle à laquelle assistent divers chefs d’État et représentations diplomatiques, et au cours de laquelle le président élu prête serment de remplir ses fonctions constitutionnelles, assumant ainsi la plus haute fonction de l’État.
Depuis 1912, la date fixée pour l’investiture est le 15 août, date anniversaire de la ville d’Asunción. Depuis le 27 novembre 1942, sous le gouvernement du général Higinio Morínigo, la résidence officielle du président paraguayen est le palais de Mburuvicha Róga.
Constitutionnalité
Article 226 – EXERCICE DU POUVOIR EXÉCUTIF
Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République.
Article 228 – CONDITIONS
Il faut être Président de la République ou Vice-président :
Article 229 – DUREE DU MANDAT
Le Président de la République et le Vice-président exercent leurs fonctions pour un mandat non prorogeable de cinq ans, à compter du quinzième jour du mois d’août suivant les élections. Ils ne sont en aucun cas rééligibles. Le vice-président ne peut être élu président pour la période suivante que s’il a cessé d’exercer ses fonctions six mois avant les élections générales. Une personne qui a exercé la présidence pendant plus de douze mois n’est pas éligible à la vice-présidence de la République.
Article 230 – ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
Le Président de la République et le Vice-président sont élus conjointement et directement par le peuple, à la majorité simple des voix, lors d’élections générales qui ont lieu entre quatre-vingt-dix et cent vingt jours avant l’expiration du mandat constitutionnel en cours.
Article 231 – ASSUMPTION DES FONCTIONS
Si, à la date à laquelle le Président de la République et le vice-président doivent entrer en fonction, ils n’ont pas été proclamés dans les formes prévues par la présente Constitution ou si les élections sont annulées, le Président sortant remettra la charge au Président de la Cour suprême de justice, qui l’exercera jusqu’à ce que la transmission ait lieu, tout en restant suspendu dans ses fonctions judiciaires.
Article 232 – ASSURANCE DES FONCTIONS
Le Président de la République et le Vice-président entrent en fonction devant le Congrès, en prêtant serment ou en promettant d’exercer fidèlement et patriotiquement leurs fonctions constitutionnelles. Si, au jour fixé, le Congrès n’a pas le quorum pour se réunir, la cérémonie se déroulera devant la Cour suprême de justice.
Article 233 – ABSENCES
Le Président de la République, ou celui qui le remplace dans ses fonctions, ne peut quitter le pays sans en avoir préalablement informé le Congrès et le Tribunal suprême de justice. Si l’absence dure plus de cinq jours, l’autorisation de la Chambre des sénateurs est requise. Pendant les vacances des Chambres, l’autorisation est accordée par la Commission permanente du Congrès.
Le président de la République et le vice-président ne peuvent en aucun cas s’absenter simultanément du territoire national.
Article 234 – ABSENCE DE FONCTION
En cas d’empêchement ou d’absence du Président de la République, celui-ci est remplacé par le vice-président et, en son absence et successivement, par le président du Sénat, le président de la Chambre des députés et le président de la Cour suprême de justice.
Le vice-président élu assume la présidence de la République si celle-ci devient vacante avant ou après la proclamation du président et l’exerce jusqu’à la fin du mandat constitutionnel.
Si la vice-présidence devient définitivement vacante au cours des trois premières années du mandat constitutionnel, des élections sont organisées pour pourvoir le poste vacant. Si la vacance se produit au cours des deux dernières années, le Congrès, à la majorité absolue de ses membres, désignera la personne qui exercera la fonction pour le reste du mandat.
Article 235 – DISQUALIFICATIONS
Les candidats aux fonctions de président de la République et de vice-président sont inéligibles :
Dans les cas prévus aux alinéas 1, 2, 3 et 6 ci-dessus, les intéressés doivent avoir démissionné et cessé d’exercer leurs fonctions respectives six mois au moins avant le jour des élections, sauf en cas de vacance définitive de la vice-présidence.
Article 236 – DISQUALIFICATION POUR VIOLATION DE LA CONSTITUTION
Les chefs militaires ou civils d’un coup d’État, d’une révolution armée ou de mouvements analogues qui attentent à l’ordre établi par la présente Constitution et qui, par conséquent, assument le pouvoir exécutif ou le commandement militaire d’officiers généraux, sont frappés d’incapacité d’exercer toute fonction publique pendant deux périodes constitutionnelles consécutives, sans préjudice de leurs responsabilités civiles et pénales respectives.
Article 237 – INCOMPATIBILITÉS
Le Président de la République et le Vice-président ne peuvent exercer aucune fonction publique ou privée, rémunérée ou non, pendant la durée de leur mandat. Ils ne peuvent pas non plus exercer une activité commerciale, industrielle ou toute autre activité professionnelle et doivent se consacrer exclusivement à leurs fonctions.
Article 238 – LES FONCTIONS ET ATTRIBUTIONS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Les devoirs et attributions du Président de la République sont les suivants :
Actualités
La Constitution nationale du Paraguay, sanctionnée en 1992, précise à l’article 234, intitulé « de la acefalia », qu’en cas d’empêchement ou d’absence du président de la République, le vice-président le remplace et, en son absence et successivement, le président du Sénat, le président de la Chambre des députés et le président de la Cour suprême de justice le remplacent.
La Constitution précise également qu’en cas de vacance de la présidence de la République avant ou après la proclamation du président, le vice-président élu exerce la présidence jusqu’à la fin de la période constitutionnelle. Si la vacance définitive de la vice-présidence survient au cours des trois premières années de la période constitutionnelle, des élections sont organisées pour y pourvoir. Si la vacance se produit au cours des deux dernières années, le Congrès, à la majorité absolue de ses membres, désignera la personne qui exercera la fonction pour le reste du mandat.
Alors que la Constitution actuelle était en vigueur, la ligne de succession a pris de l’importance lors de la crise bien connue du mars paraguayen. Le 23 mars 1999, le vice-président de la République, Luis María Argaña, a été assassiné et la forte pression de l’opinion publique a conduit le président du Paraguay, Raúl Cubas Grau, à démissionner le 27 mars. Les postes de président et de vice-président du pays sont alors restés vacants et le président du Sénat de l’époque, Luis Ángel González Macchi, a dû assumer la présidence du Paraguay. Lors des élections vice-présidentielles de 2000, le libéral Julio César « Yoyito » Franco a été élu au poste de vice-président qui était vacant depuis l’assassinat d’Argaña.
Au Paraguay, les relations entre le président et le vice-président de la République n’ont jamais été bonnes. Luis María Argaña critiquait le gouvernement de Raúl Cubas Grau ; Julio César Franco appartenait à un parti politique différent de celui de Luis Ángel González Macchi ; Luis Castiglioni est devenu un ennemi politique de Nicanor Duarte Frutos alors qu’il était son vice-président ; et Federico Franco était l’un des plus critiques du gouvernement de Fernando Lugo. En revanche, les relations entre Horacio Cartes et son vice-président Juan Afara étaient plutôt bonnes jusqu’en 2017, lorsque Afara est passé au « Movimiento Añeteté » de Mario Abdo Benítez afin de se présenter au sénat national.
Le président actuel est Mario Abdo Benítez, élu le 22 avril 2018 lors des élections générales.
Similar Posts:
- 2022 Élection vice-présidentielle indienne
- Que pensait Harry Truman du 25e amendement de la Constitution américaine ?
- Élection présidentielle colombienne de 1909
- Président du Tchad
- Élections présidentielles équatoriennes de 1845
- Organiser les élections présidentielles et législatives de 1788
- Cristián Pareto