Les Radhanites ou Radanites (hébreu, רדהני / Radhani (singulier) ou רדהנים / Radhanim (pluriel) ; arabe, الرذنية / Ar-Raḏaniyya) étaient des marchands juifs du Moyen Âge. Ils ont dominé le commerce entre les mondes chrétien et musulman entre 600 et 1000 de notre ère. Les routes commerciales ouvertes sous l’Empire romain ont continué à être utilisées pendant cette période, en grande partie grâce aux efforts de ces marchands. Leur réseau commercial couvrait la majeure partie de l’Europe, l’Afrique du Nord, le Proche-Orient, l’Asie centrale et certaines parties de l’Inde et de la Chine. On ne sait pas si ce terme, qui n’est utilisé que par certaines sources directes, désigne une corporation spécifique, une caste, ou s’il s’agit d’un terme générique désignant les marchands juifs engagés dans le commerce transeurasien.
Les sources
Il existe très peu de sources directes sur les Radhanites. Leur activité est connue par un livre d’Abū l-Qasim Ubaid Allah ibn Khordadbeh, le Kitab al-Masalik wal-Mamalik (Livre des routes et des royaumes), écrit vers 870. En tant que directeur des services postaux et de la police de la province de Jibal sous le calife abbasside al-Mu’tamid (règne 870-885), il était dans une position privilégiée pour observer ce commerce.
Ces différents voyages pouvaient également se faire par voie terrestre. Les marchands partant d’Espagne ou de France se rendaient à Sus al-Aksa puis à Tanger, d’où ils rejoignaient Kairouan et la capitale de l’Egypte. De là, ils se rendent à ar-Ramla, visitent Damas, al-Kufa, Bagdad et al-Basra, traversent Ahvaz, Fars, Kerman, Sind, Hind et atteignent la Chine.
Hormis ibn Khordadbeh, les Radhanites ne sont mentionnés que dans une poignée de sources. Le Kitab al-Buldan (« Livre des pays ») d’Ibn al-Faqih, datant du Xe siècle, les cite, mais la plupart des informations sont tirées des écrits d’Ibn Khordadbeh. Le Sefer ha-Dinim (« Livre des prescriptions »), un récit de voyage en hébreu de Yehuda ben Meir de Mayence, cite Przemyśl et Kiev comme des comptoirs commerciaux le long de la route des Radhanites. Au début du XIIe siècle, un marchand juif français nommé Yitzhak Dorbelo a écrit qu’il avait voyagé avec des marchands radhanites jusqu’en Pologne.
Origine des Radhanites
Plusieurs étymologies ont été proposées pour le mot Radhanite et pour l’origine de ces marchands juifs : la première, la plus ancienne, considère que les Radhanites sont les descendants des Juifs qui se sont installés en France durant l’Antiquité, tandis que les partisans de la seconde considèrent que le centre de leur activité se situe en Orient (Irak ou Perse).
La fin des Radhanites
Ces Juifs, qui avaient amassé leur fortune à l’époque des Radhanites, avec le commerce transeurasien des épices entre les mondes chrétien et musulman depuis l’ère chrétienne, avec le chaos général en Eurasie provoqué par la chute de la dynastie Tang en 908, l’effondrement de l’État khazar aux mains des Russes quelque soixante ans plus tard, et la montée des États expansionnistes turco-persans en 908, l’effondrement de l’État khazar aux mains des Russes quelque soixante ans plus tard et la montée des États expansionnistes turco-persans de la dynastie seldjoukide (1040-1118) n’ont pas été en mesure de poursuivre le commerce sur la route de la soie et se sont tournés vers la banque.
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