Ragnar Nurkse (Käru, comté de Rapla, Estonie, 5 octobre (22 septembre dans le calendrier européen) 1907 – Mont Pelerin, Suisse, 6 mai 1959), économiste américain et expert en développement économique.
Biographie
D’origine estonienne, il déménage avec sa famille à Tallinn à l’âge de dix ans, où il étudie au lycée allemand et obtient un diplôme de piano au conservatoire. En tant qu’économiste, il étudie aux universités de Tartu (1926-1929), d’Édimbourg (1929-1932) et de Vienne (1932-1933), où il est très influencé par l’école autrichienne d’économie (il participe au séminaire de Ludwig von Mises). Entre 1934 et 1935, il fait partie du service de renseignements économiques de la Société des Nations. Lorsque son pays est envahi par les nazis, il émigre aux États-Unis en 1940, s’installe à Princeton et est naturalisé américain. Il a été professeur et chargé de cours à l’université Columbia de New York jusqu’à sa mort (1945-1959) et est enterré au cimetière suisse de Vevey. Il est enterré au cimetière suisse de Vevey. Il a été l’un des premiers à défendre la doctrine de la croissance équilibrée.
Il a soutenu qu’une croissance efficace dépendait de nombreux facteurs, en particulier d’investissements synchronisés dans un large éventail d’industries différentes. Il est l’auteur de Problems of Capital Formation in the Underdeveloped Countries (1953) et Equilibrium and Growth in the World Economy (1961). Il a suivi la thèse de Paul N. Rosenstein-Rodan et anticipé une grande partie des idées de Sir William Arthur Lewis (1915-1990) en soulignant le rôle fondamental de l’épargne et de la formation du capital dans le développement économique, de sorte que l’absence de microcrédit empêchait le développement du tiers monde, ce qu’il a appelé le cercle vicieux du sous-développement ou cercle vicieux de la pauvreté. Son compte rendu se trouve dans son livre Problems of Capital Formation in Developing Countries (Problèmes de formation du capital dans les pays en développement) :
Contributions à la théorie du développement
Pour comprendre les apports de cette théorie, il faut prendre en compte l’équation fondamentale de la macroéconomie : le produit intérieur brut d’un pays est égal à la consommation (C), plus l’investissement (I) (qui est financé par l’épargne, qu’elle soit publique, privée, nationale ou internationale), plus les dépenses publiques (G), plus les exportations (X) et moins les importations (M) :
Le problème est que les institutions financières, en particulier dans les pays en développement, sont inefficaces parce qu’elles n’atteignent pas les plus pauvres. Malgré la capacité avérée des pauvres à épargner et à rembourser leurs emprunts, la majorité des habitants de ces pays n’a pas accès aux services financiers formels.
Deux types de barrières expliquent ce manque de couverture par les institutions financières :
Face à l’impossibilité d’obtenir des services d’épargne et de crédit auprès des institutions financières, les personnes disposant de faibles ressources sont contraintes de recourir à des usuriers ou à des usuriers qui leur font payer des taux d’intérêt exorbitants pouvant atteindre 10 % par jour.
Pour pallier cette inefficacité des institutions financières, des institutions de microfinance ou de microcrédit sont apparues dans l’ensemble du monde en développement depuis le milieu des années 1970 afin de fournir des services financiers à petite échelle, à la fois d’épargne et de crédit, aux pauvres. Les institutions de microfinance appartiennent à différents secteurs : organisations non gouvernementales, fondations, banques commerciales, coopératives et caisses d’épargne, entre autres. Ces institutions estiment que ce n’est pas parce que les pays pauvres n’ont pas la capacité d’épargner, comme le prétend Nurkse, mais plutôt parce qu’ils n’ont pas les moyens institutionnels de le faire.
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