Réservoir d’El Atazar

Le réservoir d’El Atazar est le plus grand de la Communauté de Madrid : avec une capacité de 425,3 hm³, il représente 46 % du volume des réservoirs de la région. Il a été construit en 1972, ce qui en fait l’un des travaux les plus importants de la dictature de Francisco Franco. Il s’agit du cinquième réservoir dans le sens de l’écoulement de la rivière Lozoya et il appartient au réseau du Canal d’Isabel II.

Histoire

La construction du réservoir d’El Atazar visait à répondre aux besoins en eau de la population madrilène lorsque, à la fin des années 1950, une importante période de sécheresse a fait craindre l’épuisement des réservoirs.

La construction a débuté en 1965, alors que Federico Silva Muñoz était ministre des travaux publics, avec un budget initial d’environ un milliard de pesetas. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise Entrecanales y Távora et ont duré jusqu’en 1972, le dernier réservoir ayant été inauguré par le dictateur Francisco Franco. Le coût final de ce projet colossal a été cinq fois plus élevé que prévu en raison des problèmes géotechniques dus à la lithologie de la zone et à une mauvaise évaluation de la capacité portante de l’ardoise.
La conception du barrage était une véritable prouesse technique à l’époque, car il s’agissait de l’un des premiers barrages construits en Espagne avec une voûte à double courbure. Cette conception du barrage a la particularité d’envoyer les charges, comme une voûte architecturale, vers ses extrémités ou culées, qui reposent sur le substrat rocheux. Cela permet de construire le barrage en utilisant beaucoup moins de béton qu’un barrage-poids, dont la masse doit résister à la pression de l’eau. Ce choix a toutefois été remis en question par des experts du domaine qui auraient jugé plus approprié de construire un barrage-poids compte tenu de la lithologie présente.
Cependant, la lithologie de ce terrain, composée d’ardoise très fissurée, a fait que la pression de l’eau et son infiltration ont provoqué l’effondrement des pentes, ce qui a rendu nécessaire une stabilisation par injection de béton et la construction d’une série de poutres verticales et horizontales ancrées par des boulons pour consolider la zone du versant nord à côté du barrage (la culée à cette extrémité contient dix fois plus de béton que le barrage lui-même). Des travaux complémentaires ont également été réalisés sur le côté droit du barrage, qui possède également l’un des systèmes de surveillance les plus complexes des barrages espagnols, composé d’un réseau de surveillance sophistiqué de capteurs (pendules, jauges de contrainte, manomètres, etc.), capable d’ouvrir automatiquement les évacuateurs de crues en cas de surcharge. Il dispose également de capteurs laser situés dans les galeries intérieures qui mesurent la déflexion de la voûte, qui diminue au fur et à mesure qu’elle se remplit sous l’effet de la pression de l’eau.

Près de l’extrémité sud du barrage se trouve la tour de prise d’eau, qui capte l’eau du réservoir à différents niveaux, en sélectionnant ceux-ci en fonction de la situation du réservoir, en référence à la présence d’algues ou de substances qui ne sont pas réparties de manière homogène, lorsque le réservoir est stratifié, ou simplement pour capter de l’eau à une température plus basse pendant les mois chauds, si les circonstances mentionnées ci-dessus ne rendent pas cette opération déconseillée.
Le barrage comporte plus de huit kilomètres de galeries d’inspection à l’intérieur et dans les fondations, et ce n’est qu’au début des années 1990 qu’il a été suffisamment stabilisé pour être rempli à pleine capacité. Jusqu’alors, il n’avait jamais dépassé 92 % de sa capacité.

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