Sa Majesté apostolique (Rex Apostolicus ou Apostoli király, en latin et en hongrois respectivement, abrégé S. M. A. en anglais) était l’appellation ou le traitement protocolaire réservé au roi de Hongrie, utilisé comme titre de souveraineté, à l’instar d’autres titres similaires dans d’autres monarchies chrétiennes (Rex Christianissimus -France-, Sa Majesté catholique -Espagne-, Defensor Fidei -Angleterre-, etc.) ), ce qui lui conférait une légitimité spirituelle puisqu’il était considéré comme le continuateur de l’œuvre d’évangélisation des apôtres.
Première création
Le premier roi à porter ce titre a dû être le premier roi de Hongrie, saint Étienne, qui l’a reçu du pape Sylvestre II vers l’an 1000. Le pape récompensait ainsi le roi pour sa défense et sa propagation du christianisme. Selon la tradition, Étienne fut également nommé légat du pape et obtint l’administration autonome des diocèses de son royaume. Arduinus (1097-1103, évêque de Raab – Győr, biographe de saint Étienne) affirme que le pape le considérait comme un véritable apôtre, engagé dans la conversion des Hongrois au christianisme. Le document par lequel ces honneurs auraient été conférés aurait été la bulle papale du 27 mars 1000. L’étendue réelle des pouvoirs conférés par ce document n’a pas été établie avec certitude.
Deuxième création
Lorsqu’en 1521, le pape Léon X confère au roi d’Angleterre Henri VIII le titre de fidei defensor (« défenseur de la foi »), un groupe de nobles hongrois, mené par István Werbőczi (éminent juriste et palatin du royaume de Hongrie), entame des pourparlers avec le Saint-Siège pour obtenir la confirmation du titre de Majesté apostolique pour Louis II de Hongrie.
En 1627, l’empereur Ferdinand II de Habsbourg, qui revendique le titre de roi de Hongrie (royaume alors divisé en trois entités distinctes), tente de faire reconnaître le traitement de « Majesté apostolique », mais ne l’obtient pas, en raison de l’opposition du primat hongrois Péter Pázmány.
Le titre a été renouvelé en 1758 par le pape Clément XIII pour l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche et ses descendants (les Habsbourg-Lorraine). Auparavant, l’impératrice avait envoyé des lettres à certaines personnes en utilisant le surnom de « reine apostolique ». L’empereur François-Joseph Ier d’Autriche, après le compromis de 1867 (qui établit l’Empire austro-hongrois comme une « monarchie dédoublée »), prend officiellement le titre de « roi apostolique de Hongrie » précédé du titre impérial d’Autriche (Augustissimus Imperator et Rex Apostolicus).
Notes
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