Salmacis (Caria)

Salmacis (grec ancien, Σαλμακίς) était une ancienne cité grecque de Carie qui, au moins à une période de l’époque classique, disposait d’une certaine autonomie politique mais devint par la suite un quartier d’Halicarnasse. C’est aussi le nom d’une source qui s’y trouvait.

Strabon ne mentionne que la source Salmacis, et dit qu’elle se trouvait à Halicarnasse. Certains pensaient que cette fontaine avait la propriété de rendre efféminés ceux qui y buvaient.

Vitruve situe la fontaine de Salmacis à l’extrémité ouest de la baie d’Halicarnasse, où se trouvait un temple d’Aphrodite et d’Hermès.

Selon Arrian, elle faisait partie de l’acropole de la ville d’Halicarnasse.

Salmacis apparaît également dans l’inscription dite de Ligdamis, qui provient d’Halicarnasse et est datée d’environ 475-450 av. J.-C. Le texte est une loi, rédigée par une assemblée composée de représentants d’Halicarnasse et de Salmacis, qui traite des procédures relatives à d’éventuelles revendications foncières et immobilières et mentionne l’existence de magistrats de Salmacis chargés de l’enregistrement des biens immobiliers (mnemon). Cette inscription a permis de déduire que Salmacis était une colonie voisine mais physiquement séparée d’Halicarnasse et qu’elle conservait une autonomie politique par rapport à cette dernière, mais qu’elle était probablement en cours de synécisme.
Une autre inscription datée de 425-350 av. J.-C. traite de la vente de biens de débiteurs insolvables par les sanctuaires d’Apollon, d’Athéna et de Parthénos (peut-être Artémis) à Halicarnasse. Elle mentionne explicitement des habitations à Salmacis et des terres près de Salmacis, ce qui suggère qu’à l’époque de l’inscription, Salmacis était encore physiquement séparée d’Halicarnasse, mais peut-être déjà politiquement absorbée par Halicarnasse.

L’analyse de ces deux inscriptions a permis d’établir que Salmacis et Halicarnasse étaient en partie grecques et en partie cariennes.

Depuis la découverte en 1995 d’une inscription gravée sur le mur d’une stoa, datée de la fin du IIe siècle avant J.-C. et mentionnant à la fois la source et la nymphe Salmacis, celle-ci a été localisée sur le promontoire de Kaplan Kalesı.

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