Santiago Lloveras (San Juan, 1811-Buenos Aires, 16 juillet 1896) était un marchand et un homme politique argentin, qui a été deux fois gouverneur de la province de San Juan dans les années 1860.
Biographie
Jeune homme, il s’identifie au parti unitaire, bien qu’il ne soit pas persécuté par le caudillo de San Juan Nazario Benavídez ; il est élu député provincial en 1851 et fait partie de la législature qui dépose Benavídez par contumace, alors qu’il est parti signer l’accord de San Nicolás, et annule tous les actes que ce dernier a exercés en quinze ans de gouvernement. Lorsque Benavídez fut rétabli dans ses fonctions, il le nomma défenseur des pauvres et des absents ; son refus offensa Benavídez, qui ordonna son exil en mai 1853.
Il revient quelques années plus tard, en gardant le contact avec ses amis unitariens – qui forment le parti libéral – mais sans accepter de fonctions politiques. Le gouverneur José Antonio Virasoro l’emploie comme responsable du nivellement, du pavage et de l’entretien des rues de la capitale. Après l’assassinat de Virasoro, il participe au gouvernement d’Antonino Aberastain.
En 1862, il est à nouveau élu député provincial sous le gouvernement de Domingo Faustino Sarmiento. Deux ans plus tard, il est député du département de Jáchal et est nommé président de la Chambre de justice.
En avril 1864, Sarmiento démissionne de son poste de gouverneur et la législature nomme Santiago Lloveras comme gouverneur suppléant. Il est remplacé dans ses fonctions en juillet, et la province connaît deux autres gouverneurs intérimaires jusqu’à l’élection de Camilo Rojo en octobre de la même année.
Il fut à nouveau député provincial et président du corps législatif. Lorsque la révolution des rouges éclate, le gouverneur Rojo est expulsé de la province par le chef fédéral Juan de Dios Videla. Après avoir récupéré le commandement de la province, Rojo tente de réorganiser un gouvernement divisé par des accusations croisées ; d’autre part, il persécute vicieusement ceux qui ont collaboré avec les fédéraux, même ceux qui ont été contraints de le faire. Finalement, le corps législatif, avec Lloveras à sa tête, le contraint à démissionner. Lloveras lui-même reprend le pouvoir pendant un mois et demi, le temps d’organiser les élections qui amènent José Manuel Zavalla au poste de gouverneur.
Dans les années qui suivent, il se consacre au commerce et fonde une entreprise de wagons, spécialisée dans le transport de marchandises vers Cordoue. En 1870, en association avec Pedro Caraffa et Juan Fawcand, il fonde la Banque de San Juan. En tant qu’homme d’affaires, il dirige également la construction de la cathédrale de San Juan. Il est président de la Commission populaire pour la prévention de l’épidémie de fièvre jaune de 1871, qui n’atteint d’ailleurs pas San Juan.
Après avoir refusé plusieurs postes publics qui lui étaient proposés, il accepta le poste de député provincial au début de l’année 1874 ; la révolution de cette année-là, au cours de laquelle il eut des amis dans les deux camps, l’éloigna définitivement de la politique.
Il est mort à Buenos Aires en 1896.