Le singjaying est une forme de chant jamaïcain typique du reggae, qui combine le toasting et le chant, ce qui permet au chanteur d’obtenir toute une série de nuances et d’embellissements, tant au niveau du rythme que de la texture vocale des chansons.
La fusion du chant et du toasting s’est produite dès les débuts du reggae. Des musiciens comme Big Youth ont réalisé cette fusion dans des chansons telles que « Sky Juice », « Every Nigger Is A Star » et « Hit The Road Jack ». Il convient de noter que le terme « singjay » ne s’applique pas vraiment aux deejays qui se sont mis à chanter, mais plutôt aux chanteurs qui se sont mis à faire du deejaying. Parmi les premiers artistes à pratiquer ce que l’on appellera plus tard le singjaying, on trouve Michael Rose, qui avait l’habitude d’intégrer des scats très rythmés mais totalement dénués de sens dans ses morceaux de reggae roots.
Lorsque le rythme du reggae a changé vers la fin des années 1970 pour devenir ce que l’on appelle aujourd’hui des « rockers », le sujet a également changé. Les morceaux roots classiques ont été remplacés par des chansons inspirées de la vie du dancehall. Ce changement a également affecté la forme des voix. Des artistes tels que Barrington Levy, Echo Minott et Little John représentent ce nouveau style de singjay, ou « singjay rockers ». Au milieu des années 1980, le style singjay est devenu la forme dominante du chant dans la musique jamaïcaine. Tenor Saw, Eek-A-Mouse, Anthony Red Rose, King Kong, Pinchers, Wayne Smith, Courtney Melody, Conroy Smith, Lilly Melody, Sanchez, Wayne Palmer, Thriller U, Eccleton Jarrett, Nitty Gritty et Yami Bolo sont tous des singjays originaux.