La succession du pouvoir en Chine se fait dans le cadre d’un système à parti unique. Malgré la garantie du suffrage universel dans la constitution, la nomination du Guide suprême est largement entre les mains de son prédécesseur et des puissantes factions qui contrôlent le Comité central du Parti communiste chinois. La nomination du dirigeant intervient après deux mandats de cinq ans, conformément à la Constitution de la République populaire de Chine.
Structure du pouvoir
Il est généralement admis que le chef suprême de la Chine détient ces trois titres officiels :
Dans le passé, il était possible pour le chef suprême d’exercer un pouvoir absolu sans détenir aucune des fonctions supérieures. Ce fut le cas de Deng Xiaoping, qui fut le dirigeant incontesté de 1978 à 1992 sans occuper aucune des plus hautes fonctions du parti et de l’État. Depuis son départ, le pouvoir est plus structuré, le dirigeant occupant les trois fonctions mentionnées ci-dessus.
Histoire
Le concept de chef suprême a été institué à l’époque de Mao Zedong. La fonction a été renforcée sous Deng Xiaoping, mais le terme de chef suprême n’a jamais été officiellement attribué à un autre dirigeant. Depuis la retraite de Deng Xiaoping en 1992, le pouvoir politique en Chine est entre les mains des membres du Comité permanent du Politburo du Parti communiste chinois. Le secrétaire général peut être décrit comme le primus inter pares, le premier parmi les égaux. Les délibérations de cet organe étant considérées comme un secret d’État, le fonctionnement interne du Politburo n’est pas rendu public. Toutefois, il est clair que le processus décisionnel est désormais fondé sur le consensus et qu’aucune personnalité ne peut continuer à agir unilatéralement comme à l’époque de Mao Zedong et de Deng Xiaoping.
Mécanisme constitutionnel
Le pouvoir constitutionnel de la République populaire de Chine est entre les mains du Comité central du Parti communiste chinois (CCCPC). Bien que ce groupe d’environ 300 membres ne détienne pas le pouvoir de la même manière qu’un organe législatif traditionnel, les fonctionnaires les plus importants et les plus hauts placés du gouvernement chinois en sont tous membres.
L’élection des dirigeants de la République populaire de Chine se déroule selon un processus que l’on peut qualifier d’élection indirecte. Dans ce système, un seul candidat se présente à un poste donné. Les autres candidats ne sont pas autorisés à se présenter officiellement, mais les candidats par écrit sont autorisés. En 2013, lorsque le 12e Congrès national du peuple a élu Xi Jinping à la présidence, 2952 membres ont voté pour, un contre et trois abstentions. De même, lors des élections de 2008, Hu Jintao, alors secrétaire général, président et président de la Commission militaire centrale, a été réélu haut la main. Sur les 2985 membres du 11e Congrès national du peuple, seuls 3 ont voté contre Hu Jintao et 5 se sont abstenus.
Mécanisme pratique
En pratique, le Congrès national entérine une décision prise par le Politburo et le Comité permanent. La transition des dirigeants peut prendre plusieurs mois. Par exemple, lorsque Hu Jintao a succédé à Jiang Zemin, la transition du pouvoir a duré près de deux ans. Vous trouverez ci-dessous les dates auxquelles Hu a été nommé à chaque poste.
Habituellement, le poste de président de la Commission militaire centrale est le dernier poste transmis par le dirigeant précédent, afin de garantir l’influence politique et d’assurer la continuité politique.
Dernière transition
Les nominations à des postes clés sont le meilleur indicateur de l’identité du prochain dirigeant. Le poste de vice-président de la Commission militaire centrale (CMC) est considéré par beaucoup comme la dernière étape avant de devenir le dirigeant de la Chine. La nomination à ce poste est si cruciale que lorsque Xi Jinping, l’actuel secrétaire général, n’a pas réussi à pourvoir ce poste lors de la quatrième session plénière en 2009, de nombreux analystes ont suggéré qu’il était tombé en disgrâce et qu’il ne serait pas le prochain dirigeant de la République populaire de Chine. Sa nomination finale en tant que vice-président de la CMC a été considérée comme la preuve qu’il avait commencé à consolider son pouvoir et qu’il finirait par succéder à Hu Jintao à l’expiration de son mandat en 2012, lors du 18e congrès du parti.
En l’absence d’un processus électoral transparent, la nomination à des postes clés est le seul moyen de prédire le futur leadership de la RPC. Le tableau ci-dessous montre le parcours de Xi Jinping, qui est passé à l’âge de 30 ans d’un poste subalterne au sein du parti à sa position actuelle de dirigeant du plus grand pays du monde.
Postes politiques et militaires occupés par Xi Jinping, 1983-2007
Tant que le gouvernement de la république populaire maintient le secret sur le fonctionnement interne du Politburo, le comportement passé reste l’outil le plus efficace pour prédire les nominations futures. Dans ce contexte, la nomination d’un candidat à des postes clés reste le meilleur indicateur de son rôle futur. Par exemple, la nomination de Xi Jinping au poste de vice-président de la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois indiquait avec une confiance raisonnable qu’il serait le prochain dirigeant de la République populaire de Chine.
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